SENTV : Dans la série à succès Fassema, diffusée sur la TFM, la mort de Carmen, personnage central incarné par Maïmouna Fall, a laissé un vide aussi bien à l’écran que dans le cœur des téléspectateurs. La scène poignante de son décès, suite à un avortement clandestin, a non seulement bouleversé les fans de la série, mais aussi profondément affecté l’actrice elle-même.
Dans un entretien exclusif accordé à L’Observateur, Maïmouna Fall se livre avec une rare sincérité sur l’expérience émotionnelle vécue lors du tournage.
« J’entendais les pleurs de mes partenaires autour de moi, et même si je jouais un rôle, j’avais l’impression réelle d’être partie. J’ai pensé à ma propre mère, à ma fille… C’était insoutenable. »
Allongée, inerte, dans cette scène d’une intensité dramatique inédite, l’actrice confie avoir frôlé une limite émotionnelle. Elle révèle que ce moment de fiction a réveillé en elle une douleur encore vive, liée à un deuil personnel.
« J’avais récemment perdu mon oncle. Nous étions passés par la morgue. Mais c’est en jouant cette scène que j’ai ressenti pleinement le poids de la mort. »
Pour EvenProd, la maison de production de Fassema, cette fin tragique ne relevait pas uniquement d’un choix narratif : elle visait à interpeller sur les risques réels de l’avortement clandestin au Sénégal, un fléau souvent tabou mais dramatique dans ses conséquences.
Carmen devient alors le visage symbolique de ces femmes qui, par désespoir ou manque de moyens, prennent des décisions irréversibles. Un choix scénaristique fort, assumé, et socialement engagé.
Malgré la difficulté de l’expérience, Maïmouna Fall retient aussi la chaleur humaine qui règne au sein de l’équipe de tournage :
« Nous sommes comme une famille. Nous partageons tout, même les repas, autour du même bol. C’est cette proximité qui donne à la série son authenticité. »
Aujourd’hui encore marquée par cette scène, l’actrice affirme ne plus vouloir revivre une telle immersion émotionnelle. Mais elle ne regrette rien.
« Si, grâce à Carmen, ne serait-ce qu’une seule femme choisit la vie, alors ce rôle aura eu tout son sens. »
Une performance bouleversante au service d’une cause cruciale : Fassema réussit là où la fiction devient un levier de conscience collective.
La rédaction de la SENTV.info