Massacre de Thiaroye : 80 ans après, le Sénégal officialise la vérité et honore ses héros oubliés

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SENTV : Ce jeudi marque une date historique dans la mémoire collective du Sénégal et, plus largement, de l’Afrique post-coloniale. Le président Bassirou Diomaye Faye reçoit officiellement le Livre blanc sur le massacre de Thiaroye, document inédit qui lève le voile sur l’une des pages les plus tragiques et les plus occultées de l’histoire franco-africaine.

Un devoir de vérité, 80 ans après la tragédie

Le 1er décembre 1944, à Thiaroye, camp militaire situé en périphérie de Dakar, des dizaines de tirailleurs sénégalais – anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale – sont abattus par l’armée coloniale française. Leur crime ? Avoir réclamé le paiement de leur solde, après avoir combattu pour libérer la France de l’occupation nazie.
Ce massacre, longtemps étouffé, avait sombré dans l’oubli ou dans les méandres d’une histoire mal assumée.

À l’initiative du Comité national de commémoration du 80e anniversaire, historiens, chercheurs, archivistes et anthropologues ont mené une enquête méthodique, incluant fouilles sur site, recoupements d’archives militaires françaises et témoignages de descendants.
Le Livre blanc, remis ce jeudi au Chef de l’État, présente les conclusions les plus complètes à ce jour sur le nombre de victimes, les responsabilités et le contexte politique et militaire du drame. Il ambitionne aussi de corriger les falsifications historiques, souvent entretenues pour minimiser la gravité des faits.

Un geste fort du Sénégal, en quête de justice mémorielle

En recevant officiellement ce document, le Président Diomaye Faye pose un acte politique fort : celui de réinscrire le sacrifice des tirailleurs dans le récit national et africain, en dehors du prisme colonial.
Si la France a reconnu officiellement en 2012, sous François Hollande, la responsabilité de l’armée dans le massacre, cette reconnaissance reste sans conséquences juridiques ni réparations claires. Le Sénégal entend aujourd’hui pallier ces manquements, en redonnant la parole à ceux qu’on avait réduits au silence.

Plus qu’un document d’archives, le Livre blanc symbolise un tournant dans la relecture de l’histoire coloniale. Pour de nombreux historiens africains, il marque la fin d’un monopole narratif détenu pendant trop longtemps par les institutions européennes.
Il s’inscrit aussi dans une dynamique panafricaine de réappropriation de la mémoire – à l’instar des débats sur la restitution des biens culturels ou la revalorisation des figures de la résistance africaine.

« Ce n’est pas une simple commémoration, c’est un acte de justice », a déclaré un membre du comité de rédaction du Livre blanc. La cérémonie de remise ne clôture pas une page, elle en ouvre une nouvelle : celle de la transmission.
Des projets pédagogiques, muséographiques et cinématographiques sont déjà en cours pour intégrer la mémoire de Thiaroye dans les écoles et les lieux publics.

En redonnant leur nom et leur dignité aux victimes de Thiaroye, le Sénégal affirme que l’histoire africaine ne se contentera plus d’être racontée par d’autres. Elle s’écrit désormais à la première personne.

« Thiaroye n’est pas un simple épisode. C’est une blessure, mais aussi une leçon. Et cette leçon, nous la devons à nos enfants. » Propos recueillis auprès d’un membre du Comité des familles de tirailleurs.

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La rédaction de la SENTV.info

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