Migration irrégulière : un premier semestre sous haute surveillance, près de 2 000 interpellations enregistrées

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SENTV : Le premier semestre 2025 confirme l’intensification des flux migratoires clandestins sur le territoire sénégalais, et surtout, la riposte de plus en plus structurée des autorités. À l’occasion d’un atelier stratégique organisé à Dakar, le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI) a dévoilé un bilan marquant : 1 946 migrants interpellés, 74 convoyeurs arrêtés, et 32 pirogues saisies en seulement six mois.

Parmi les migrants interceptés, plus de la moitié seraient de nationalité étrangère, selon les précisions du Dr Modou Diagne, Secrétaire permanent du CILMI, qui s’exprimait lors de l’ouverture des travaux d’alignement du plan d’action opérationnel de la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, avec la Vision Sénégal 2050.

Des chiffres qui interpellent, une stratégie à adapter

Ce bilan démontre non seulement la persistance des tentatives de départ, mais aussi l’adaptation constante des réseaux de trafic. Les 74 convoyeurs arrêtés traduisent la professionnalisation des filières, tandis que la saisie de 32 embarcations artisanales met en lumière la récurrence du départ par voie maritime, notamment en direction des îles Canaries.

Face à cette réalité mouvante, la stratégie nationale, validée en 2023, est en cours de réajustement pour s’aligner sur les nouvelles ambitions de l’État, notamment celles inscrites dans la Vision Sénégal 2050, qui prône sécurité, stabilité, développement inclusif et durabilité.

Prévenir, réprimer, mais aussi réintégrer

La réponse des autorités s’articule autour de quatre axes : prévention, répression, gestion des frontières et réinsertion des migrants de retour. Selon le Dr Diagne, « l’implication de tous les acteurs – institutions, société civile, collectivités territoriales, et partenaires internationaux – est indispensable pour endiguer efficacement le phénomène. »

L’atelier de deux jours réunit ainsi divers ministères, les forces de défense et de sécurité, les agences de coopération, ainsi que des représentants d’organisations internationales comme l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), pour affiner les actions opérationnelles.

Vers une approche plus territorialisée

L’une des pistes évoquées lors des travaux consiste à renforcer les dispositifs de proximité dans les zones les plus touchées par les départs, notamment dans les régions de Saint-Louis, Thiès, Ziguinchor et Kaolack. La mise en place de programmes d’insertion économique locale, la sensibilisation communautaire, et le suivi personnalisé des migrants de retour figurent également parmi les leviers envisagés.

Les îles Canaries demeurent la principale porte d’entrée vers l’Europe pour les migrants clandestins en provenance de l’Afrique de l’Ouest. Selon les autorités espagnoles, plus de 18 000 migrants ont atteint l’archipel au premier semestre 2025, en majorité via des embarcations parties du littoral sénégalais et mauritanien.

La rédaction de la SENTV.info

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