SENTV : L’affaire Nogaye Thiam, du nom de cette jeune femme de 23 ans retrouvée morte au domicile de sa belle-famille, continue de susciter l’émoi et l’indignation. Plusieurs organisations féministes du Sénégal ont officiellement saisi le procureur de la République, réclamant l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès jugé « troublant » et « inacceptable ».
Une plainte collective déposée auprès du parquet
Dans un communiqué daté du 21 novembre 2025, un large front d’associations féministes a annoncé avoir déposé plainte. Parmi les signataires figurent notamment :
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le Collectif des féministes du Sénégal,
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Jigen Sénégal,
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le Réseau des féministes du Sénégal,
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le collectif Dafadoy,
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les Bajenu Gokh de Ouakam,
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l’association Mères Actives,
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Actrices Culturelles Ensemble (ACE),
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Sénégal Action Féministe,
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Molaadé,
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Alercom/Manoore,
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ainsi que la Ligue des Soignantes Sénégalaises pour un Accès Humanisé aux Soins.
Toutes exigent la mise en branle d’une instruction judiciaire indépendante.
Un décès entouré de flou et d’inquiétudes
Les associations affirment avoir été alertées par des citoyens au sujet des « circonstances tragiques et troubles » du décès de la jeune femme, mère d’un enfant d’un an et demi. Selon les éléments relayés, le corps de Nogaye Thiam n’a été découvert que deux jours après sa mort, son enfant étant resté seul à ses côtés durant tout ce temps.
Ce délai, jugé anormal, interroge sur l’absence d’assistance et sur un éventuel isolement forcé de la victime.
Des tensions familiales signalées avant le drame
Les plaignantes indiquent avoir reçu des informations convergentes faisant état d’un conflit latent entre Nogaye Thiam et certains membres de sa belle-famille. La jeune femme aurait été isolée au moment des faits, ce qui pose avec acuité la question d’une éventuelle non-assistance à personne en danger ou d’une possible intervention de tiers.
Pour ces associations, les circonstances intrafamiliales du décès, combinées à la situation d’isolement, « suscitent de vives inquiétudes sur de potentielles violences ou négligences ayant conduit à ce drame ».
Autopsie, auditions et responsabilités : les demandes de la société civile
Dans leur plainte, les organisations réclament :
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la détermination des causes exactes du décès, notamment par autopsie,
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le déroulé détaillé des événements ayant précédé la mort de la jeune femme,
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l’audition de toutes les personnes ayant assisté ou été informées des tensions familiales,
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la clarification des responsabilités en matière de non-assistance ou de négligence pouvant avoir touché la victime et son enfant mineur.
Un appel à la justice pour éviter un précédent dangereux
Pour les collectifs féministes, cette affaire dépasse le simple cadre familial et touche à l’intégrité physique et à la sécurité d’une femme vulnérabilisée par son environnement. L’enjeu, disent-ils, est d’empêcher que des situations similaires ne soient banalisées ou étouffées.
La société civile attend désormais la réaction du parquet, espérant une enquête rigoureuse, seule à même de « rendre justice à Nogaye Thiam » et de protéger les droits des femmes en contexte intrafamilial.