SENTV : Le décès de Moctar Dème, survenu dans les locaux de la brigade spéciale du Ranch de Dolly, continue de susciter l’émoi et l’indignation au sein de la communauté du Djoloff. Interpellé le 6 juillet 2025 dans le cadre d’une enquête pour vol de bétail, l’homme de 38 ans a été retrouvé mort dans sa cellule deux jours plus tard, dans des circonstances jugées troublantes.
Selon une source proche de l’enquête, le défunt aurait été découvert avec un foulard autour du cou, laissant penser à un acte suicidaire. Une version immédiatement contestée par sa famille, qui rejette catégoriquement l’hypothèse du suicide et évoque de possibles violences ou négligences en garde à vue.
« Moctar ne souffrait d’aucune maladie. Il était en bonne santé avant son arrestation », affirme Aly Dème, frère de la victime, qui dit avoir été informé du drame par le commandant de la brigade de Dolly en personne.
« Nous exigeons une autopsie indépendante pour faire toute la lumière. »
Le capitaine de la compagnie de gendarmerie de Linguère s’est rendu sur les lieux pour superviser les premières investigations. Le corps de Moctar Dème, quant à lui, se trouvait encore à la morgue de l’hôpital Magatte Lo de Linguère dans la nuit du 9 juillet, en attente de l’examen médico-légal réclamé par la famille.
Les circonstances du décès, survenu en milieu carcéral, mettent en cause les conditions de détention dans les postes de gendarmerie en zone rurale, et relancent le débat sur le respect des droits des personnes interpellées. Pour nombre d’habitants du village de Foudiabaly, dont était originaire le défunt, il s’agit d’un drame de trop.
Moctar Dème laisse derrière lui deux épouses et trois enfants. Très affectée, sa famille réclame transparence et vérité. Elle appelle les autorités judiciaires à diligenter une enquête impartiale, avec autopsie à l’appui, afin de déterminer avec précision les causes de la mort.
Alors que le climat reste tendu dans cette partie du département de Linguère, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à la retenue et au respect de la présomption d’innocence, tout en réclamant un droit à la vérité pour les proches du défunt.
La rédaction de la SENTV.info