Naufrage de Mbour : Le convoyeur écope de 7 ans de prison ferme, la justice sénégalaise durcit le ton
SENTV : Le tribunal de grande instance de Mbour a tranché ce lundi dans l’affaire du drame migratoire survenu le 9 septembre 2024, au large de la Petite Côte. M. Sall, reconnu comme le convoyeur principal de la pirogue ayant fait naufrage peu après son départ du port de pêche de Mbour, a été condamné à sept ans de prison ferme et à une amende de 5 millions de francs CFA.
Ce verdict, nettement plus sévère que les deux ans de prison requis par le parquet, marque un durcissement de la réponse judiciaire face aux réseaux de migration clandestine, dans un contexte où les drames maritimes se multiplient sur les côtes sénégalaises.
Le naufrage du 9 septembre 2024 avait bouleversé l’opinion publique. À bord de l’embarcation artisanale se trouvaient plus de 100 personnes, toutes candidates à une traversée périlleuse vers l’Europe. Le bilan officiel fait état de 35 morts, tandis que plusieurs passagers sont toujours portés disparus, leurs corps jamais retrouvés. L’embarcation, visiblement surchargée et mal équipée, avait chaviré peu après avoir quitté Mbour, dans des conditions météorologiques défavorables.
L’émotion avait été vive. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’était déplacé sur les lieux pour exprimer la compassion de l’État :
« C’est avec une immense tristesse que je me tiens ici aujourd’hui face à cette tragédie humaine, qui nous bouleverse tous », avait-il déclaré, devant les familles endeuillées et les autorités locales.
La peine prononcée ce lundi est considérée comme exemplaire par de nombreux acteurs de la société civile. Plusieurs organisations avaient dénoncé le réquisitoire initial du procureur, jugé trop clément au regard de la gravité des faits.
« Cette condamnation envoie un signal clair : les organisateurs de ces voyages mortels devront désormais répondre de leurs actes avec toute la rigueur de la loi », a réagi une militante de la plateforme Stop Naufrages.
Le condamné, M. Sall, présenté comme l’un des recruteurs et logisticiens du voyage, aurait reconnu ses torts au cours de l’audience, exprimant des regrets et demandant pardon aux familles des victimes, selon des sources proches du dossier.
Alors que le Sénégal continue de faire face à des vagues récurrentes de départs clandestins par voie maritime, cette décision judiciaire pourrait faire jurisprudence et inaugurer une nouvelle approche pénale face à la criminalité migratoire. Les autorités sénégalaises, de leur côté, affirment vouloir mener une lutte sans concession contre les filières qui exploitent le désespoir de jeunes en quête d’un avenir meilleur.
La rédaction de la SENTV.info