Parapublic : Ousmane Sonko pointe des défaillances graves dans la représentation de l’État

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SENTV : En Conseil des ministres tenu ce mercredi, le Premier ministre Ousmane Sonko a adressé un sérieux avertissement à l’administration publique concernant la représentation de l’État au sein des organes délibérants des structures parapubliques. Il a dénoncé des manquements répétés, qui, selon lui, portent atteinte aux principes fondamentaux de bonne gouvernance, de transparence et d’efficacité dans la gestion des affaires publiques.

Le chef du gouvernement a rappelé que ces entités — sociétés nationales, agences, établissements publics à caractère industriel ou commercial — jouent un rôle stratégique dans l’économie nationale : fourniture de services essentiels, régulation de secteurs clés, création d’emplois et exécution de missions d’intérêt général.

Des dysfonctionnements systémiques

Selon les propos rapportés à l’issue du Conseil, Ousmane Sonko a évoqué des pratiques devenues récurrentes :

  • Absence de préparation stratégique avant les conseils d’administration,

  • Défaut de comptes rendus systématiques,

  • Mauvaise gestion des archives,

  • Maintien d’administrateurs au-delà de leurs mandats,

  • Et surtout, désignation de représentants ne répondant pas aux exigences de compétence définies par les textes en vigueur.

Le Premier ministre a mis en garde contre cette situation qui, selon lui, affaiblit la capacité de pilotage et de contrôle de l’État dans des entités souvent impliquées dans des secteurs sensibles tels que l’énergie, les infrastructures, l’eau, ou les télécommunications.

Une mise en conformité exigée sans délai

Face à ce constat, Ousmane Sonko a instruit l’ensemble des ministres de tutelle de procéder « sans délai » à la régularisation de la composition des conseils d’administration et autres instances de gouvernance. Il a notamment exigé le respect strict des critères définis dans le décret n°2025-670 du 29 avril 2025, récemment adopté pour encadrer la sélection et le fonctionnement des représentants de l’administration dans le secteur parapublic.

Ce texte impose désormais des profils qualifiés, une limitation des cumuls, et un cadre de reddition des comptes plus rigoureux.

Une réforme en profondeur du secteur annoncée

Cette sortie du chef du gouvernement intervient alors que le Sénégal a engagé un processus de refondation institutionnelle qui inclut une revue du portefeuille de l’État dans le parapublic, souvent critiqué pour son opacité, ses contre-performances financières et ses lourdeurs bureaucratiques.

Le gouvernement prévoit ainsi une rationalisation des structures, un réexamen de la pertinence des missions, et une évaluation des résultats des entreprises publiques. Le Conseil des ministres a été l’occasion de rappeler que l’État actionnaire se doit d’être exemplaire dans sa gouvernance, au même titre que les acteurs privés.

La rédaction de la SENTV.info

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