[Photos] Affaire Kocc Barma : El Hadji Babacar Dioum identifié, arrêté et inculpé pour cybercriminalité à grande échelle

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SENTV : La traque aura duré plus de sept ans. Ce vendredi 25 juillet 2025, les sénégalaises ont officiellement découvert le nom et le visage de celui que beaucoup redoutaient mais dont peu connaissaient l’identité : El Hadji Babacar Dioum, 38 ans, est accusé d’être le véritable visage derrière le pseudonyme « Kocc Barma », célèbre pour avoir dirigé un réseau tentaculaire de chantage à la vidéo intime, mêlant diffusion illégale de contenus privés et exploitation de plateformes pornographiques locales.

Une double vie révélée par l’enquête

Arrêté le 17 juillet dernier à Bourguiba, El Hadji Babacar Dioum était jusqu’ici connu comme restaurateur et concessionnaire automobile, à la tête du restaurant Eddy’s. Mais derrière cette façade respectable, les enquêteurs affirment avoir découvert une double vie numérique, orchestrée dans l’ombre, qui aurait fait des milliers de victimes, y compris des mineurs.

Selon les informations judiciaires, son ordinateur personnel, saisi lors de la perquisition, contenait des milliers de fichiers à caractère sexuel, dont plusieurs vidéos à caractère pédopornographique. Son lien direct avec les plateformes « Seneporno » et « Babyporno » a été établi grâce à des éléments techniques jugés accablants par les autorités. Bien que Dioum continue de nier être Kocc Barma, les enquêteurs disent détenir des « preuves irréfutables » de son implication, issues de croisements de données numériques et de témoignages.

Un arsenal d’inculpations lourdes

Déféré au parquet le lundi 21 juillet, El Hadji Babacar Dioum a été inculpé pour neuf chefs d’accusation, dont :

  • Association de malfaiteurs

  • Diffusion de contenus à caractère pédopornographique

  • Extorsion de fonds

  • Chantage, atteinte à la vie privée et diffusion d’images intimes sans consentement

  • Blanchiment de capitaux

  • Faux et usage de faux sur des documents administratifs publics

Le parquet a également évoqué des flux financiers suspects entre plusieurs comptes bancaires et des crypto-portefeuilles utilisés pour recevoir des paiements, notamment dans le cadre d’opérations de chantage.

Une affaire au retentissement national

Selon les premières estimations, plus de 5000 victimes auraient été piégées par ce réseau, dont certaines mineures, ce qui aggrave encore les charges. Depuis plusieurs années, les vidéos diffusées par Kocc Barma alimentaient les réseaux sociaux et plateformes clandestines, causant des traumatismes profonds et parfois irréversibles pour les victimes, souvent filmées à leur insu.

L’affaire a suscité un électrochoc dans l’opinion publique sénégalaise, tant par l’ampleur du scandale que par sa durée. Plusieurs associations de défense des droits numériques et des mineurs, dont la Ligue sénégalaise des droits de l’homme et la Cellule de lutte contre la cybercriminalité, ont salué l’arrestation, appelant à ce que toute la lumière soit faite sur les ramifications du réseau.

Une descendance respectable éclaboussée

El Hadji Babacar Dioum, selon notre source, est présenté comme le fils de Cheikh Tall Dioum, une personnalité connue dans certains cercles religieux. Ce lien familial renforce l’onde de choc, tant les accusations contrastent avec le profil public de la famille.

Ce dossier judiciaire, l’un des plus sensibles et complexes de ces dernières années au Sénégal, marque un tournant dans la lutte contre la cybercriminalité, les atteintes à la vie privée et les violences numériques. Si les accusations sont confirmées, il s’agira de l’un des plus vastes réseaux de chantage sexuel jamais démantelé dans le pays.

La procédure judiciaire suit son cours, mais déjà, l’affaire Kocc Barma s’impose comme un cas d’école en matière de criminalité numérique… et une alerte sur l’impunité longtemps associée à ce type de délinquance.

La rédaction de la SENTV.info 

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