POC II : Le Sénégal et l’Union européenne affinent leur coordination pour contrer la migration irrégulière
SENTV : La lutte contre la migration irrégulière franchit une nouvelle étape au Sénégal. Ce mardi, à 9h, s’est tenue à Dakar, à l’hôtel Terrou-Bi, la deuxième réunion du Comité de pilotage du Programme Opérationnel Conjoint II (POC II). Une rencontre de haut niveau, co-présidée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Général de division (2s) Jean-Baptiste Tine, et l’ambassadeur de l’Union européenne, M. Jean-Marc Pisani.
La cérémonie s’est déroulée en présence de l’Inspecteur général de Police Mame Seydou Ndour, Directeur général de la Police nationale, ainsi que des représentants des principales forces et institutions partenaires impliquées dans le programme : Police nationale, Gendarmerie, Douanes, Justice, CILMI (Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière), et CNLTP (Comité national de lutte contre la traite des personnes).
Un cadre structurant et multisectoriel
Le POC II, lancé le 1er décembre 2023 et en vigueur jusqu’au 30 mai 2028, constitue l’un des principaux leviers de la coopération sécuritaire et migratoire entre l’Union européenne et le Sénégal. Doté d’un financement de près de 23 milliards de FCFA (environ 34,75 millions d’euros), il est mis en œuvre par CIVIPOL (France) en collaboration avec la FIAP (Espagne), et une équipe conjointe sénégalo-européenne.
Ce programme couvre l’ensemble du territoire national, avec pour ambition de renforcer la résilience institutionnelle et opérationnelle face aux défis migratoires, tout en assurant la protection des droits humains.
Cinq axes majeurs d’intervention
Le POC II s’articule autour de cinq objectifs stratégiques :
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Renforcer les capacités des forces de sécurité pour combattre efficacement les réseaux de trafic de migrants et de traite des êtres humains ;
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Sécuriser les frontières terrestres, en particulier dans les zones sensibles et transfrontalières ;
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Garantir le secours en mer et la surveillance de la frontière maritime, notamment face aux départs irréguliers vers les côtes européennes ;
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Accompagner et protéger les victimes, en mettant en place des mécanismes d’écoute et de réinsertion ;
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Sensibiliser les populations, en particulier les jeunes, aux risques de la migration clandestine et aux alternatives locales d’emploi et de formation.
Une approche de sécurité humaine
Dans son intervention, le ministre Jean-Baptiste Tine a rappelé que la sécurité ne se limite pas à la répression : « Nous devons travailler en synergie pour prévenir les causes profondes de l’émigration, protéger les personnes vulnérables, et assécher les réseaux criminels transnationaux. » Il a insisté sur le rôle clé des collectivités locales, des ONG et de la société civile dans la mise en œuvre du programme.
L’ambassadeur Jean-Marc Pisani a, pour sa part, salué la qualité du partenariat entre l’UE et le Sénégal, tout en soulignant la nécessité de « conjuguer sécurité, développement et droits humains dans toute réponse aux enjeux migratoires ».
Ce comité de pilotage vient consolider la feuille de route conjointe entre Dakar et Bruxelles, à un moment où les routes migratoires se déplacent, et où les enjeux humanitaires et sécuritaires s’entrelacent plus que jamais.
La rédaction de la SENTV.info