Programme avec le FMI : Le Sénégal contraint d’attendre, décision repoussée à mai

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SENTV : Le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de surseoir à toute décision concernant la dérogation sollicitée par le Sénégal à la suite d’irrégularités dans la transmission de ses données économiques. C’est ce qu’a révélé l’agence Reuters, une information reprise ce jeudi par Les Échos, jetant un voile d’incertitude sur le calendrier financier du pays.

Ce report à mai complique sérieusement l’objectif affiché par les autorités sénégalaises de conclure un nouveau programme de financement d’ici juin 2025, dans un contexte économique déjà sous pression.

« Les discussions sur un nouveau programme ne pourront démarrer qu’après la décision sur la dérogation », a précisé Edward Gemayel, chef de mission du FMI au Sénégal.

Le gel temporaire des négociations tient au fait que le Fonds attend encore des données consolidées sur la dette publique, ainsi qu’un accord formel sur les mesures correctives à mettre en œuvre. Ces exigences découlent d’une situation de non-conformité technique : des écarts ont été relevés entre les données communiquées par le Sénégal et les critères de performance arrêtés dans le cadre du programme en cours.

Des délais qui pèsent sur la stratégie budgétaire
Selon Les Échos, ce report risque de peser lourdement sur les prévisions budgétaires 2025 et la mobilisation de ressources internationales, d’autant plus que le Sénégal fait face à une croissance en ralentissement et à une pression accrue sur ses finances publiques, malgré l’entrée en production imminente des premiers barils de pétrole.

Le ministère des Finances, de son côté, se veut rassurant. Il affirme que les autorités travaillent activement à la finalisation des données demandées, et comptent les présenter à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui se tiennent actuellement à Washington (avril 2025).

Une crédibilité à restaurer
Au-delà des aspects techniques, ce report illustre les fragilités de la gouvernance financière dans un contexte de transition politique et institutionnelle. La transparence budgétaire, la gestion rigoureuse de la dette et la fiabilité statistique sont devenues des conditions sine qua non pour accéder à un nouvel appui du FMI, notamment dans le cadre d’un programme élargi de crédit (ECF) ou d’un programme de résilience et de durabilité (RSF).

Si la décision du FMI attendue en mai est favorable, les négociations pourraient reprendre en juin ou juillet. En attendant, le Sénégal doit composer avec une fenêtre financière étroite, à l’heure où les investisseurs internationaux scrutent de près la solidité des engagements pris par les nouvelles autorités issues de la dernière présidentielle.

 

La rédaction de la SENTV.info 

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