Propos polémiques : Cheikh Moussa Diagne arrêté à l’aube, maintient ses déclarations face aux enquêteurs
SENTV : Une opération conjointe de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), de la Division des Investigations Criminelles (DIC), et de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) a conduit à l’arrestation spectaculaire, vendredi à l’aube, de Sangue Cheikh Moussa Diagne, guide de la mouvance religieuse dite « Yallah-Yallah ».
Selon des sources proches du dossier, l’homme a été interpellé à son domicile aux environs de 6 heures du matin, alors qu’il dormait encore. L’intervention, planifiée après une autosaisine du parquet et une plainte formelle du Comité de défense des valeurs morales, a nécessité la neutralisation de certains de ses talibés qui auraient tenté d’entraver l’arrestation.
Le marabout controversé fait actuellement l’objet de poursuites pour offense à la morale publique, propos blasphématoires et incitation à la haine religieuse. Ces chefs d’accusation découlent de déclarations jugées profondément offensantes tenues lors d’un prêche en wolof, au cours duquel il aurait affirmé que « les chaussures de son marabout, tout comme les chaises de Serigne Touba et de Cheikh Ibra Fall, valent mieux que tous les versets du Coran ».
Des propos qui ont aussitôt provoqué une vive indignation sur les réseaux sociaux et dans les cercles religieux, notamment chez les fidèles mourides, communauté fortement attachée au respect de ses figures spirituelles et des textes sacrés.
Face aux enquêteurs, Sangue Cheikh Moussa Diagne n’a pas varié de position. Il a reconnu l’authenticité de ses déclarations, tout en niant toute intention de nuire ou de blesser les sensibilités religieuses. « Je ne regrette pas mes propos. Mon intention n’était pas de manquer de respect à l’Islam », aurait-il déclaré, selon une source policière relayée par le journal Libération.
Il est actuellement placé en garde à vue à Dakar, en attendant son déferrement prévu ce lundi devant le parquet du tribunal de grande instance de Dakar. Son audition devrait déterminer les suites judiciaires de cette affaire, dans un contexte de crispation sociale sur les questions religieuses.
L’affaire relance le débat sur les dérives de certains prêcheurs autoproclamés et la nécessité d’un encadrement plus rigoureux des discours religieux au Sénégal, un pays historiquement reconnu pour sa tolérance et la coexistence pacifique entre les confréries islamiques.
À suivre…
La rédaction de la SENTV.info