Rassemblement sous tension : le collectif « Niakhtou National » défie l’interdiction préfectorale à Sacré-Cœur
SENTV : Malgré l’arrêté d’interdiction pris par la préfecture de Dakar, le collectif « Niakhtou National » maintient sa décision d’organiser son rassemblement ce samedi au terrain de Sacré-Cœur 3, dans la capitale. Ses responsables affirment exercer un droit constitutionnel et refusent tout compromis sur la liberté de manifester.
Réunis en conférence de presse, les membres du collectif ont réaffirmé leur position.
« Nous ne négocierons pas notre droit à manifester. Il est garanti par la Constitution », a déclaré Talla Sylla, figure politique et porte-voix du mouvement.
Le collectif appelle les autorités à assurer l’encadrement sécuritaire du rassemblement, plutôt que de chercher à l’interdire.
« Nous sommes déterminés à tenir notre Niakhtou National sur le lieu et l’itinéraire choisis », a martelé M. Sylla, soulignant qu’aucun motif sérieux ne justifiait le refus de la préfecture.
La date du rassemblement du collectif coïncide avec un tera-meeting du Pastef, le parti actuellement au pouvoir, prévu sur l’esplanade du stade Léopold Sédar Senghor.
Une simultanéité que la préfecture aurait invoquée pour éviter d’éventuelles tensions entre partisans des deux camps.
Mais pour le collectif, cette explication ne convainc pas.
« Pourquoi demander à l’opposition de changer de lieu alors que le parti au pouvoir maintient le sien ? », s’interroge Talla Sylla. « Ce serait plus simple pour eux, car ils disposent de tous les moyens logistiques et administratifs. »
L’ancien maire de Thiès dénonce une application à géométrie variable du droit de manifester, qu’il estime discriminatoire à l’encontre des formations ou collectifs non alignés sur le pouvoir.
« Ce scénario n’est pas nouveau. À chaque fois que l’opposition dépose une déclaration de manifestation, on nous impose un changement de dernière minute. C’est devenu une habitude », a-t-il regretté.
De leur côté, des sources proches de la préfecture évoquent la nécessité de préserver l’ordre public, en invoquant la proximité géographique des deux rassemblements et la mobilisation attendue de milliers de participants.
Ce nouveau face-à-face entre autorités et organisateurs intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des débats récurrents sur les libertés publiques et la gestion des rassemblements à Dakar.
Plusieurs observateurs y voient un test pour la liberté de manifestation et la capacité de l’administration à concilier sécurité et respect des droits fondamentaux.
Les forces de l’ordre devraient être fortement mobilisées autour du périmètre de Sacré-Cœur et des principaux axes menant au stade Léopold Sédar Senghor, afin de prévenir tout débordement.
La rédaction de la SENTV.info
