Réaménagement stratégique dans la magistrature : le Conseil Supérieur entérine une série de nominations de haut niveau

SENTV : Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) s’est réuni ce jeudi au Palais de la République, sous la présidence effective du chef de l’État, garant constitutionnel de l’indépendance de la justice. À l’issue de cette session très attendue, une série de nominations majeures ont été actées, marquant un tournant stratégique dans l’organisation de l’appareil judiciaire sénégalais.

Ces décisions concernent la Cour suprême, l’administration centrale du ministère de la Justice, ainsi que les juridictions d’appel à Dakar et dans les régions, dans un contexte où les enjeux de gouvernance judiciaire, d’efficacité et d’équité sont de plus en plus prégnants.

Renforcement des effectifs à la Cour suprême

Trois magistrats d’envergure rejoignent les plus hautes sphères de la justice sénégalaise :

• Henriette Diop Tall, précédemment détachée à l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP), fait son entrée à la Cour suprême en tant que Conseillère.

• Mamadou Seck Diouf, ex-Avocat général délégué près la Cour suprême, est promu Conseiller délégué, poste stratégique dans l’instruction des pourvois.

• El Hadji Birame Faye, jusque-là Conseiller référendaire, gravit également les échelons en accédant au poste de Conseiller délégué.

Ces nominations renforcent la capacité de la haute juridiction à statuer sur des dossiers complexes et sensibles, notamment en matière de cassation.

Réorganisation à l’administration centrale du ministère de la Justice

Le ministère de la Justice accueille de nouvelles figures issues des juridictions supérieures et spécialisées. Parmi les nominations phares :

• Oumar Sall et Khokhane Sène, tous deux anciens Présidents de Chambre à la Cour d’Appel de Dakar, rejoignent l’administration centrale, apportant leur expérience dans la coordination des politiques judiciaires.

• Fatou Binetou Ndiaye, revenue d’un détachement au ministère de la Communication, entre au cœur de la gestion administrative de la justice.

• Mouhamadou Ndéné Ndir, ancien juge au Tribunal du Travail Hors Classe de Dakar, ainsi que Ndèye Awa Diagne, en poste au Tribunal de Grande Instance Hors Classe, intègrent également cette structure stratégique.

Ces affectations traduisent une volonté manifeste de renforcer la technicité et l’efficacité de la gouvernance judiciaire, dans un contexte de réformes attendues dans les services centraux.

Mouvements dans les Cours d’appel régionales

Outre la capitale, les juridictions régionales font également l’objet d’un renouvellement partiel de leurs effectifs. Le ministère entend ainsi améliorer la couverture territoriale de la justice, fluidifier les procédures d’appel et rapprocher les services judiciaires des justiciables.

Une dynamique d’équilibre et de redéploiement

Selon des sources proches du dossier, ces nominations s’inscrivent dans une logique de redistribution des compétences, visant à consolider les juridictions clés du pays. Elles traduisent également une volonté de revalorisation de la carrière des magistrats, en assurant une mobilité ascendante et horizontale dans un esprit d’équité professionnelle.

Le Secrétaire général du ministère de la Justice, en charge de l’exécution de ces décisions, a souligné que ces mouvements s’inscrivent dans la continuité des réformes engagées pour moderniser l’appareil judiciaire, le rendre plus accessible, plus transparent et plus efficace.

La rédaction de la SENTV.info