Réforme en chantier : le Dialogue national ouvre une séquence décisive pour l’avenir institutionnel du Sénégal

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SENTV : C’est un tournant politique majeur que le Sénégal aborde ce mercredi matin. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a donné le coup d’envoi du Dialogue national sur le système politique, une séquence de concertation nationale prévue jusqu’au 4 juin, destinée à repenser en profondeur les institutions et les règles du jeu démocratique.

Une participation inclusive pour un nouveau souffle démocratique

Toutes les forces vives de la nation sont conviées : partis politiques, syndicats, organisations de la société civile, institutions religieuses, universitaires, magistrats, et représentants des médias. L’objectif affiché : rechercher un consensus national autour d’une réforme ambitieuse du système politique et électoral sénégalais, à la suite de la troisième alternance démocratique survenue lors de la présidentielle du 24 mars dernier.

Dans son discours d’ouverture, le président Diomaye Faye a souligné la portée historique de ces assises :

« Il est temps de repenser collectivement notre architecture institutionnelle, dans l’esprit républicain qui a toujours guidé notre peuple », a-t-il déclaré, appelant à un dialogue sincère, sans exclusive ni calcul partisan.

Trois axes pour refonder le cadre démocratique

Les discussions, organisées en ateliers thématiques, s’articuleront autour de trois grands axes :

  1. Démocratie, libertés et droits humains :
    Les participants aborderont notamment la rationalisation du nombre de partis politiques, la révision du statut de l’opposition, le financement des partis, et la consolidation des libertés publiques. Des propositions de réforme juridique sont attendues sur le code pénal et certaines lois jugées liberticides.

  2. Processus électoral :
    L’audit du fichier électoral, la généralisation du bulletin unique, l’introduction du vote électronique, la révision du parrainage citoyen, et le vote des détenus et des personnes handicapées seront au cœur des débats. L’inscription automatique des électeurs et la sécurisation du processus figurent également parmi les chantiers prioritaires.

  3. Réformes institutionnelles :
    Une transformation majeure pourrait émerger : la mutation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, l’indépendance de l’organe de gestion des élections, ou encore une redéfinition du rôle du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Ces réflexions visent à renforcer la séparation des pouvoirs et la transparence institutionnelle.

Une volonté de rupture assumée

Le président Faye, élu sur une promesse de rupture avec les pratiques antérieures, a fait de ce Dialogue une priorité de début de mandat. L’initiative s’inscrit dans une démarche de réconciliation entre gouvernants et gouvernés, à la suite d’années marquées par des tensions sociales, politiques et judiciaires.

Cette concertation inédite, dans sa forme et sa portée, pourrait déboucher sur une révision constitutionnelle ou un nouveau pacte républicain, selon les conclusions finales qui seront soumises à l’appréciation du peuple ou du Parlement.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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