Rosso : Démantèlement d’un réseau de faussaires liés à la fabrication de documents administratifs
SENTV : Une opération conjointe de la Division Nationale de Lutte contre le Trafic de Migrants et Pratiques Assimilées (DNLT) et de la Direction de la Police aux Frontières a permis, le 31 octobre 2025, de mettre fin aux agissements de deux individus soupçonnés d’être au cœur d’un vaste réseau de falsification de documents administratifs sénégalais. Les mis en cause ont été conduits devant le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis.
Selon un communiqué de la DNLT, les deux suspects sont poursuivis pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux dans un document administratif, faux en écriture privée et obtention indue de documents administratifs sénégalais.
Tout est parti de l’exécution d’un avis de recherche lancé en 2022 par l’antenne régionale de la DNLT de Rosso. Les agents du Commissariat Spécial de Rosso, en poste au poste frontalier de Diama, ont intercepté un ressortissant étranger soupçonné d’avoir usurpé une identité sénégalaise à l’aide de faux documents. L’homme, qui avait prétexté détenir chez lui un certificat de nationalité légitime, n’avait jamais répondu aux convocations des autorités.
Lors de son audition, le suspect a reconnu avoir acquis un acte d’état civil falsifié, daté de 1999, moyennant la somme de 150 000 FCFA, auprès d’un intermédiaire basé à Kaolack.
Les investigations menées par la DNLT ont rapidement conduit les enquêteurs vers le fournisseur présumé : un affairiste établi à Kaolack, spécialisé dans la production et la vente de documents administratifs frauduleux. Ce dernier aurait reconnu avoir perçu la somme de 150 000 FCFA pour l’obtention d’une carte nationale d’identité au nom du ressortissant étranger, tout en admettant percevoir régulièrement une commission de 5 000 FCFA par acte falsifié.
L’exploitation du téléphone de l’intermédiaire a révélé un réseau structuré, entretenant des liens avec des agents d’état civil dans plusieurs communes, notamment Kaolack, Mbacké, Toubacouta et Podor.
La fouille du cartable du principal suspect a mis au jour un impressionnant arsenal de faux documents :
plus de 100 extraits de naissance, certificats de résidence, jugements d’autorisation d’inscription de naissance, certificats de divorce, diplômes du BFEM et même documents médicaux dûment cachetés et signés.
Les enquêteurs évoquent la découverte d’un “véritable atelier clandestin” de production de documents falsifiés destinés à des tiers, souvent étrangers.
La DNLT précise que l’enquête se poursuit afin d’identifier l’ensemble des complices et les complicités internes potentielles au sein des services d’état civil. La police sénégalaise réaffirme sa détermination à lutter contre la fraude documentaire et le trafic de migrants, rappelant que de telles pratiques “portent atteinte à la sécurité nationale et à la crédibilité de l’administration”.
Les autorités invitent la population à collaborer en signalant tout fait suspect via le numéro vert 800 00 17 00, accessible gratuitement.
La rédaction de la SENTV.info
