SENTV : Présent à la conférence de presse organisée ce Dimanche par le collectif d’avocats de Farba Ngom, l’ancien ministre-conseiller Moustapha Diakhaté a lancé un appel pressant aux autorités judiciaires. Il exige la libération immédiate du député-maire des Agnam, incarcéré depuis février dernier dans le cadre d’une enquête pour association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics et blanchiment de capitaux.
Prenant la parole devant la presse nationale et internationale, M. Diakhaté a exprimé de vives inquiétudes quant à l’état de santé de l’ancien homme de confiance de Macky Sall. « Farba Ngom est aujourd’hui un otage politique. Sa détention devient incompatible avec sa condition médicale », a-t-il martelé. Selon lui, maintenir Farba Ngom en détention préventive alors que son état de santé se dégrade est une forme de non-assistance à personne en danger.
Ce soutien de Moustapha Diakhaté, bien qu’issu de la même mouvance présidentielle que Farba Ngom, résonne comme un avertissement à la justice sénégalaise. « Il ne s’agit pas de défendre des délits, mais de faire primer l’humanité. La détention provisoire ne doit pas être une condamnation déguisée, surtout quand la santé du détenu est en jeu », a-t-il insisté.
Les avocats de Farba Ngom, ont d’ailleurs déposé une demande de liberté provisoire pour raisons médicales, accompagnée de rapports médicaux jugés « alarmants » selon leur porte-parole, Me Moustapha Mbaye.
L’affaire Farba Ngom reste l’un des dossiers judiciaires les plus sensibles depuis le départ de Macky Sall du pouvoir. L’ancien griot attitré de l’ex-président, réputé proche des cercles de financement politique, est accusé par le parquet de détournements massifs liés à des marchés publics entre 2019 et 2023.
Moustapha Diakhaté, qui s’est éloigné de l’Alliance pour la République (APR), voit dans cette affaire un règlement de comptes politique, à l’image de ce qu’ont vécu d’autres figures de l’ancien régime. Il dénonce ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières post-alternance » et appelle à la « vigilance démocratique ».
Si la justice continue de clamer son indépendance, elle n’est pas insensible à la pression populaire ni aux enjeux de santé publique. Le juge d’instruction chargé du dossier devrait statuer dans les prochains jours sur la requête des avocats. En attendant, la question reste entière : le droit à la santé peut-il infléchir la rigueur judiciaire ?
La rédaction de la SENTV.info