Scandale des 37 milliards : un député interpelle le ministère des Finances sur des irrégularités présumées dans un marché public confié à AEE Power

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SENTV : Un nouveau front s’ouvre dans la gestion de la commande publique au Sénégal, avec des accusations graves portées contre le Ministère des Finances et du Budget (MFB) dans le cadre d’un marché attribué à l’entreprise espagnole AEE Power EPC par l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER).

Dans une déclaration publique diffusée ce lundi, un député de l’opposition a dénoncé des irrégularités majeures liées au paiement de primes de caution sur avances de démarrage, pour un montant estimé à 37 milliards de francs CFA. Il accuse le ministère de ne pas avoir respecté les obligations de transparence prévues par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Une question écrite restée sans réponse

Le 12 juin 2025, l’élu a adressé une question écrite au ministre des Finances et du Budget, l’interrogeant sur la régularité des paiements effectués dans le cadre de ce marché. À ce jour, aucune réponse officielle n’a été communiquée, en violation des délais prévus par la réglementation parlementaire.

« Il ne s’agit pas seulement d’un manquement institutionnel, mais d’un refus de rendre des comptes sur des faits potentiellement délictueux », affirme-t-il.

Soupçons de détournement de procédure

Le cœur de l’affaire concerne le paiement anticipé de primes de caution, censées couvrir les avances de démarrage versées à l’entreprise AEE Power EPC. Selon le document brandi par le député, ces primes auraient été payées en dehors du cadre réglementaire, et dans des délais suspectement courts.

Plus troublant encore, les avances ont été libérées le 11 juin 2024, tandis que les primes ont été réglées trois jours plus tard, le 14 juin. Ce chevauchement alimente la thèse selon laquelle l’entreprise aurait utilisé une partie de l’avance elle-même pour payer les cautions exigées, ce qui constituerait une violation grave des règles de la commande publique, voire un détournement de procédure.

Silence du MFB et controverse grandissante

Le ministère des Finances, mis en cause, s’est contenté d’un communiqué non signé, sans apporter de réponse concrète ni fournir de documents justificatifs à l’Assemblée nationale. Pour le député, ce silence équivaut à un aveu de culpabilité ou, au minimum, à une volonté délibérée d’opacité.

Face à l’ampleur présumée du scandale, une conférence de presse est annoncée pour le mardi 19 août 2025, au cours de laquelle l’élu promet de révéler des éléments nouveaux sur ce qu’il qualifie de « dossier explosif ».

Un climat de plus en plus tendu autour de la transparence budgétaire

Cette affaire survient dans un contexte de demande accrue de redevabilité dans la gestion des finances publiques, notamment après les engagements pris par les nouvelles autorités dans le cadre de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Si les faits sont confirmés, ce marché pourrait devenir un symbole de dysfonctionnements persistants dans les circuits de dépenses publiques, malgré les réformes promises.

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La rédaction de la SENTV.info 

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