SENTV : Le Pôle judiciaire financier (PJF) s’apprête à orchestrer une séquence judiciaire intense du 21 novembre au 4 décembre, avec à l’affiche plusieurs visages emblématiques du monde politique, des affaires et de la musique sénégalaise. Au cœur de cette offensive judiciaire : des dossiers sensibles, des montants colossaux et des personnalités puissantes convoquées devant les juges.
L’ouverture de la série d’audiences sera marquée par Ismaël Ngom, attendu le 21 novembre, suivi de près par son frère Birane Ngom le 24 novembre, tous deux directement impliqués dans l’affaire des 125 milliards révélée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF). Ce dossier, déjà largement médiatisé, pointe des soupçons de blanchiment de capitaux et de détournements de fonds publics.
Dans ce même dossier, Mamadou Racine Sy sera entendu. Si sa mise sous caution avait déjà été évoquée, son audition dans ce climat judiciaire renforce l’idée d’une traque sans concession.
Le 1er décembre, l’ancien directeur général de la Couverture Maladie Universelle, Bokar Mamadou Daf, devra répondre devant le PJF au sujet d’un virement de 35 millions FCFA, selon les premières indications.
Mais le clou des audiences arrive le 2 décembre, avec la comparution très attendue du chanteur Wally Seck. Ce dernier est au cœur d’une enquête de la CENTIF portant sur des transactions estimées à 5,597 milliards FCFA, un dossier où le fils de l’ancien président, Amadou Sall, est également cité.
Lors de son audition précédente, Wally Seck a versé une caution de 210 millions FCFA pour échapper à un mandat de dépôt. Il a plaidé l’innocence, affirmant qu’il ne faisait que revendre sa propre voiture ; une défense qui sera scrutée avec attention lors de cette audience.
Le 3 décembre, Ibrahima Ba, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, sera entendu concernant une société immobilière qu’il partage avec Amadou Sall, déjà visé dans les enquêtes de la CENTIF. Puis, le 4 décembre, c’est Cheikh Tidiane Seck, l’ancien chauffeur d’Amadou Ba, qui comparaîtra : il est soupçonné de blanchiment, selon les éléments recueillis par le PJF.
Ces convocations se dessinent comme le point d’orgue d’une stratégie judiciaire renforcée contre la corruption et les crimes financiers au Sénégal. Depuis la création du Pôle judiciaire financier, la pression s’intensifie, et plusieurs observateurs y voient un tournant dans la reddition des comptes.
Dans l’affaire des 125 milliards FCFA, notamment, les perquisitions exécutées au siège des sociétés de Farba Ngom et Tahirou Sarr ont soulevé des découvertes troublantes : adresses fantômes, sociétés sans activité réelle, titres fonciers douteux… De quoi alimenter les critiques opposant aux autorités une possible « justice aux ordres », comme le soulignent certains médias.
Des révélations sensibles : les enquêtes de la CENTIF ont déjà mis au jour des flux financiers massifs et complexes.
Des tensions politiques : certains interprètent ces procès comme un instrument de lutte contre l’ancien régime.
Des conséquences judiciaires lourdes : si les prévenus ne parviennent pas à se défendre avec succès, des condamnations ou des mesures conservatoires (saisies, cautions, contrôles judiciaires) pourraient suivre.
La rédaction de la SENTV.info