Six routiers sénégalais enlevés au Mali : l’URS dénonce l’inaction de l’État face à la montée de l’insécurité
SENTV : Le secteur du transport sénégalais est en alerte maximale. L’Union des Routiers du Sénégal (URS) a annoncé, dans un communiqué publié ce vendredi, l’enlèvement de six transporteurs sénégalais sur le territoire malien. Ces travailleurs, tous acteurs du corridor Dakar–Bamako, ont été capturés par des groupes armés présumés djihadistes, selon les premières informations relayées par le syndicat.
Une attaque ciblée contre des professionnels du transport
L’attaque se serait produite en territoire malien, sur un axe routier stratégique emprunté quotidiennement par les transporteurs sénégalais. Les victimes seraient issues du secteur privé et travaillaient pour des sociétés de logistique transfrontalière. Les circonstances exactes de l’enlèvement restent encore floues, mais l’URS affirme avoir validé les informations auprès de sources fiables sur le terrain.
« C’est un acte grave qui met en péril la sécurité de nos compatriotes et menace directement la libre circulation dans la sous-région », a souligné l’organisation dans son communiqué.
Une alerte ignorée ?
Le secrétaire général de l’URS, Gora Khouma, a confirmé l’enlèvement à la presse. Joint par téléphone, il a exprimé son indignation face à ce qu’il qualifie de « négligence persistante » de la part des autorités sénégalaises.
« Oui, il s’agit bien de six de nos compatriotes. Ce n’est pas un acte isolé, encore moins l’œuvre de Sénégalais. Nous avons été clairs là-dessus. Il fallait attendre d’avoir les bons éléments pour informer les autorités », a-t-il déclaré.
Il rappelle également avoir alerté les pouvoirs publics dès le 1er août sur la recrudescence des attaques contre les transporteurs opérant sur les corridors internationaux. « Nous avons signalé que des attaques venaient de toutes parts. Pourtant, rien de concret n’a été entrepris. L’État reste très faible face à cette situation », regrette-t-il.
Une crise sécuritaire régionale qui impacte le commerce
Cet enlèvement relance le débat sur la sécurité des corridors économiques dans la sous-région ouest-africaine, notamment l’axe Dakar–Bamako, vital pour le commerce bilatéral. De plus en plus de syndicats de transporteurs dénoncent l’absence de garanties sécuritaires pour les professionnels du secteur, alors même que les cargaisons de marchandises continuent de transiter quotidiennement entre les deux pays.
La fragilité sécuritaire du Mali, en proie à des insurrections djihadistes depuis plusieurs années, ajoute à la complexité de la situation.
Quelles réponses de l’État ?
Face à la pression croissante, le ministère des Transports terrestres et l’ambassade du Mali au Sénégal ont été informés, assure l’URS. Mais à ce stade, aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités sénégalaises. L’URS appelle à la mise en place d’un mécanisme de sécurité renforcé, en collaboration avec les pays voisins, pour protéger les acteurs du transport et maintenir la fluidité des échanges.
« Il est temps que l’État prenne ses responsabilités. Nous ne pouvons pas continuer à exposer nos travailleurs à des zones de non-droit », martèle Gora Khouma.
La rédaction de la SENTV.info