Sophie Gladima bientôt devant la Haute Cour : L’Assemblée examine sa mise en accusation pour un détournement présumé de 193 millions FCFA

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SENTV : L’Assemblée nationale du Sénégal poursuit sa série d’examens de dossiers judiciaires visant d’anciens membres du gouvernement. Ce jeudi, les députés se penchent sur une résolution portant mise en accusation de l’ex-ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, soupçonnée de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs dans le cadre de la gestion du fonds Force-Covid-19.

Le préjudice financier provisoire est estimé à 193,07 millions de francs CFA. Selon le rapport de la Cour des Comptes et les premiers éléments de l’enquête, Mme Gladima aurait autorisé le paiement anticipé de 73,2 millions FCFA à la Société Commerciale du Groupe ISSA (SCGI) pour la construction d’une unité de traitement gravimétrique à Kédougou, alors que les travaux n’avaient même pas débuté.

Une violation flagrante des règles de gestion publique

Les enquêteurs soulignent que ce décaissement a été opéré sur la base d’une simple facture et d’une déclaration sur l’honneur, sans preuve de service fait, en infraction avec l’article 89 du Règlement général de la Comptabilité publique, qui interdit tout paiement sans justification d’une prestation réalisée.

Le dossier évoque également une enveloppe plus large d’un milliard FCFA destinée au ministère dans le cadre du programme Force-Covid, dont la gestion globale aurait manqué de rigueur et de transparence.

Une nouvelle mise en accusation dans un contexte d’assainissement

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains a validé à la majorité la résolution, conformément aux dispositions de l’article 101 de la Constitution et de la loi organique sur la Haute Cour de Justice. Cette juridiction est la seule habilitée à juger les ministres et anciens ministres pour des délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Le vote intervient dans un climat politique marqué par une volonté affichée du président Bassirou Diomaye Faye de renforcer la reddition des comptes. Mme Gladima devient ainsi la cinquième ex-ministre à être visée par une procédure devant la Haute Cour, après Salimata Diop Dieng, Moustapha Diop, Ismaïla Madior Fall et Mansour Faye.

Silence de l’accusée, mobilisation en coulisse

Jusqu’à présent, Aïssatou Sophie Gladima ne s’est pas exprimée publiquement sur l’affaire. Certains proches évoquent un possible recours contre ce qu’ils décrivent comme une opération de « justice sélective » ciblant exclusivement les anciens dignitaires du régime Macky Sall.

La décision finale de l’Assemblée nationale est attendue dans la journée. Si elle est adoptée, l’ex-ministre rejoindra la liste de ceux qui devront répondre devant la Haute Cour de Justice, dans un procès qui pourrait, une fois de plus, cristalliser les tensions entre devoir de justice et règlements de comptes politiques.

La rédaction de la SENTV.info 

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