Structuration du sport traditionnel : Le ministère des Sports convoque le CNG pour accélérer la transition vers une Fédération de lutte
SENTV : Une réunion stratégique se tiendra ce mercredi 18 juin au stade Léopold Sédar Senghor. À l’initiative de Mme Khady Diène Gaye, ministre de la Culture, des Sports et de la Jeunesse, le Comité National de Gestion de la lutte (CNG) est convoqué pour faire le point sur le processus de transformation institutionnelle du sport roi sénégalais : la lutte.
Ce rendez-vous de haut niveau s’inscrit dans le cadre du calendrier de transition défini en début d’année, qui prévoit le passage progressif d’une gestion transitoire assurée par le CNG à une gouvernance fédérale autonome. Il s’agit, selon le ministère, de poser les bases juridiques, organisationnelles et sportives d’une Fédération sénégalaise de lutte, à l’image des fédérations sportives internationales modernes.
Longtemps géré sous un modèle spécifique par le CNG — organe transitoire mis en place depuis 1994 — la lutte sénégalaise arrive aujourd’hui à un moment charnière de son histoire. Si elle continue de drainer les foules et d’alimenter l’imaginaire populaire, sa structuration institutionnelle reste en décalage avec les standards internationaux.
« Il est temps de doter la lutte d’un véritable cadre fédéral, capable de garantir transparence, professionnalisation, et reconnaissance à l’échelle africaine et mondiale », confie une source au sein du ministère.
Lors de la réunion du 18 juin, les parties prenantes passeront en revue les étapes déjà franchies : élaboration des statuts, définition des textes réglementaires, cartographie des ligues régionales, et préfiguration des organes dirigeants. L’objectif est d’évaluer les points de blocage éventuels, mais aussi de fixer un cap clair pour l’installation de la future fédération avant la fin de l’année 2025.
La création d’une Fédération sénégalaise de lutte ne revêt pas seulement une dimension administrative : elle soulève également des enjeux économiques, sociaux et politiques. Sport traditionnel devenu spectacle national, la lutte brasse des millions et joue un rôle structurant dans plusieurs régions du pays.
Le passage à une gestion fédérale pourrait ainsi ouvrir de nouvelles perspectives de financement, de formation des cadres techniques, de diplomatie sportive et d’intégration dans les circuits internationaux, notamment au sein de la Confédération africaine des luttes associées (CALA) ou même, à terme, dans une logique olympique.
La ministre Khady Diène Gaye insiste sur la nécessité d’une concertation inclusive, associant tous les acteurs du monde de la lutte : promoteurs, écuries, arbitres, lutteurs, journalistes sportifs et représentants des collectivités locales. L’ambition affichée est claire : faire de la lutte une discipline fédérée, structurée et durable, à la hauteur de son enracinement culturel et de son potentiel économique.
La rédaction de la SENTV.info