Tensions dans la coalition présidentielle : Abass Fall sermonne Abdourahmane Diouf et défend « la famille politique naturelle » de Diomaye
SENTV : L’unité au sein de la coalition présidentielle semble connaître quelques turbulences. À la suite du « Tera Meeting » organisé par Ousmane Sonko, le maire de Dakar, Abass Fall, a livré un discours à la fois élogieux et offensif, saluant la stratégie politique du Premier ministre tout en adressant une mise en garde à ceux qu’il qualifie de « chantres de la division ».
Repris par Libération, Abass Fall n’a pas mâché ses mots :
« Un petit rappel aux chantres de la division : retournez d’où vous venez et laissez-nous notre frère Diomaye. Il a sa famille politique naturelle, le Pastef. Il y est, il y demeure », a-t-il martelé.
Dans son allocution, le maire de Dakar a salué le leadership du chef du gouvernement, qu’il décrit comme « un stratège qui sait mener le jeu et abattre ses cartes au bon moment ». Il a également repris à son compte les appels de Sonko à la justice pour les martyrs et à la redevabilité dans les affaires de crimes financiers.
Mais derrière ces formules apparemment militantes, beaucoup y voient un message clair adressé au ministre de l’Environnement, Abdourahmane Diouf. Le leader du parti Awalé, allié au sein de la coalition Diomaye Président, a en effet appelé à deux reprises — sur la RTS puis lors de l’anniversaire de son parti — à écarter toute « velléité de vengeance ou de haine » dans le processus de reddition des comptes.
Des propos qui n’auraient pas été du goût d’Ousmane Sonko lui-même. Le Premier ministre, sans le nommer, avait récemment fustigé « des politiciens ratés qui ont profité de notre victoire et essaient aujourd’hui de nous mettre en mal avec l’opinion ».
Cette nouvelle passe d’armes illustre les tensions internes qui agitent la coalition au pouvoir, partagée entre la ligne dure du Pastef et la posture plus conciliante de certains alliés. Si Abass Fall a tenu à réaffirmer la loyauté du Pastef autour du tandem Sonko-Diomaye, son message sonne aussi comme un avertissement : toute tentative de fissure ou de repositionnement politique sera publiquement dénoncée.
« L’heure est à la cohésion, pas à la division », glisse néanmoins un proche du chef de l’État, qui appelle à calmer le jeu au sein de la majorité présidentielle.
La rédaction de la SENTV.info
