Tensions dans la majorité : Bougar Diouf exclu du groupe WhatsApp de « Diomaye Président » pour critiques envers Sonko
SENTV : Les fissures se multiplient au sein de la coalition présidentielle. Bougar Diouf, membre actif de la plateforme « Diomaye Président », a été évincé du groupe WhatsApp interne de la coalition après avoir ouvertement remis en question l’attitude du Premier ministre Ousmane Sonko. L’information a été révélée par le quotidien Les Échos, dans son édition de ce mercredi.
Selon le journal, Bougar Diouf n’a pas mâché ses mots en réaction à la dernière déclaration d’Ousmane Sonko, jugée offensive à l’égard du président de la République Bassirou Diomaye Faye, de certains alliés politiques et de figures de la société civile. Dans un message posté sur le groupe WhatsApp, Diouf a qualifié les propos du chef du gouvernement d’« inélégants », suscitant l’agacement de plusieurs membres de la coalition.
Mais l’affaire a véritablement éclaté lorsque Bougar Diouf a réitéré ses critiques en direct sur RFM Matin, appelant le président Diomaye Faye à « se libérer des pressions internes » et à « exercer pleinement son autorité présidentielle, loin des influences partisanes ».
Cette sortie médiatique n’a laissé personne indifférent au sein de la coalition. Aïda Mbodj, figure politique influente et membre du noyau dirigeant de la plateforme, a immédiatement réagi en procédant à l’exclusion de Bougar Diouf du groupe de discussion. Elle a, dans la foulée, lancé une mise en garde claire : tout comportement visant à semer la zizanie ou à porter atteinte à la cohésion de la majorité sera sanctionné.
Un malaise révélateur de tensions latentes
Cet incident met en lumière les désaccords internes croissants entre les partisans du président Diomaye Faye, perçu comme plus modéré, et ceux du Premier ministre Sonko, connu pour son ton tranchant et son positionnement radical sur plusieurs sujets politiques. Si jusqu’ici ces divergences étaient contenues dans les cercles privés, elles semblent désormais se cristalliser au grand jour.
Plusieurs observateurs y voient une lutte d’influence larvée entre les deux pôles de pouvoir au sommet de l’État, dans un contexte de cohabitation politique complexe mais encore officiellement unie. La réaction ferme de la coalition pourrait également être perçue comme un signal adressé à d’autres voix critiques : l’unité de façade ne doit pas être ébranlée publiquement.
Aucune déclaration officielle n’a encore été émise ni par le bureau du Premier ministre, ni par la présidence. Mais en interne, la pression monte, et cet épisode pourrait bien annoncer d’autres remous à venir dans l’attelage au pouvoir.
La rédaction de la SENTV.info