Tensions sociales dans la santé : syndicats et administration battent le pavé et déclenchent un arrêt de travail de 48 heures
SENTV : Le front social se durcit dans le secteur de la santé et de l’administration publique. L’intersyndicale des travailleurs de l’administration, de concert avec la Fédération des syndicats de la santé (F2S), a organisé ce jeudi une marche pacifique pour dénoncer le non-respect, par l’État, des accords conclus dans le cadre du pacte de stabilité sociale. À l’issue de la mobilisation, les organisations syndicales ont annoncé une grève de 48 heures renouvelable, entrée en vigueur dès ce jeudi.
S’exprimant devant la presse, Omar Dramé, porte-parole de l’intersyndicale des travailleurs de l’administration, a indiqué que cette manifestation visait à « traduire la détermination et l’engagement des travailleurs face à un gouvernement qui n’a pas honoré ses engagements ». Selon lui, les promesses contenues dans le pacte de stabilité sociale sont restées lettre morte, malgré les multiples alertes des partenaires sociaux.
Le responsable syndical a également prévenu que la mobilisation ne s’arrêterait pas là. « L’intersyndicale et la Fédération des syndicats de la santé vont dérouler, dans les semaines à venir, un nouveau plan d’action. Tant que le gouvernement ne respecte pas ses engagements, la lutte va se poursuivre jusqu’à satisfaction totale de nos revendications », a-t-il martelé, réaffirmant le soutien des travailleurs de l’administration à la F2S.
De son côté, Cheikh Seck, porte-parole de la Fédération des syndicats de la santé, a interpellé les autorités sur la nécessité de poser des actes concrets. Faisant référence au slogan gouvernemental « Jub jubal jubanti », il a averti que « si le gouvernement ne l’applique pas, les travailleurs sauront, eux-mêmes, le lui rappeler ».
Présent à la marche en signe de solidarité, Cheikh Diop, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal – Forces du changement (CNTS-FC), a révélé avoir tenté, en vain, d’obtenir une audience avec le Premier ministre, Ousmane Sonko. « Nous avons entrepris des démarches pour faire avancer le dialogue et crédibiliser le pacte de stabilité sociale, mais sans succès », a-t-il déploré, appelant l’exécutif à intervenir « rapidement » pour désamorcer la crise.
Les syndicats revendiquent notamment l’équité dans le traitement salarial des agents, la généralisation de l’indemnité de logement et le règlement définitif des retards de paiement des salaires des agents contractuels. Autant de points qui, selon eux, conditionnent le retour à un climat social apaisé dans les secteurs de la santé et de l’administration.