Trafic de cocaïne : l’OCRTIS remonte une filière entre Conakry, Dakar, Madrid et Paris

0

SENTV : Le puzzle d’un vaste réseau international de trafic de cocaïne commence à se reconstituer pièce par pièce. Deux individus de nationalité guinéenne, dont l’un naturalisé sénégalais, ont été interpellés par l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), dans le cadre d’une opération menée sur le territoire sénégalais. Ces arrestations interviennent après le démantèlement d’un envoi de drogue à l’aéroport de Madrid, révélant une chaîne logistique soigneusement structurée entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.

Tout commence le 2 juin 2025, à l’aéroport de Madrid-Barajas. Quatre personnes, agissant comme « Gp » (go-pass, passeurs de drogue), sont interceptées en possession de 8 kilogrammes de cocaïne dissimulés dans des pots de savon. Lors de leur interrogatoire, elles révèlent avoir été manipulées par une expéditrice basée en Guinée, identifiée comme A. B. Diallo, aujourd’hui activement recherchée par les services de sécurité.

Les investigations conduisent rapidement à Dakar. L’OCRTIS découvre qu’un envoi similaire était attendu dans la capitale sénégalaise, en provenance de Conakry. L’objectif : redistribuer les cargaisons vers des destinations européennes telles que Casablanca, Madrid et Paris.

La traque s’accélère le 11 juin, lorsque les agents de l’OCRTIS interpellent B. Ba (22 ans) aux Parcelles Assainies. Il est pris en flagrant délit avec 4 kg de cocaïne conditionnés dans des pots de savon, similaires à ceux saisis à Madrid.

Lors de son interrogatoire, B. Ba désigne son supérieur direct : M. D. Ba (32 ans), présenté comme le coordinateur local du réseau. Ce dernier est appréhendé à Niacoulrab, dans la banlieue de Dakar. La perquisition de son domicile permet la saisie de 400 000 FCFA en liquide, ainsi que de contenants vides destinés à un usage similaire, confirmant sa participation active dans la chaîne d’exportation.

D’après les éléments de l’enquête relayés par le quotidien Libération, A. B. Diallo faisait la navette entre Conakry et Dakar, assurant l’approvisionnement en cocaïne avant de faire acheminer les cargaisons vers l’Europe. Le recours à des passeurs recrutés au Sénégal, parfois à leur insu des risques encourus, était au cœur du mode opératoire de ce réseau, qui exploitait des circuits commerciaux apparemment banals pour masquer ses activités.

Les services de lutte antidrogue continuent de remonter la filière, avec des investigations étendues à plusieurs pays européens et africains. Le profil d’A. B. Diallo, désormais considérée comme le cerveau présumé de cette organisation, fait l’objet d’une attention particulière.

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les routes africaines du narcotrafic international, où le Sénégal constitue un point de transit stratégique, entre l’Amérique latine, l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.

Les autorités sénégalaises réaffirment leur engagement dans la lutte contre les trafics de stupéfiants, en collaboration avec les partenaires étrangers, notamment espagnols et français.

La rédaction de la SENTV.info 

- Advertisement -

commentaires