Tragédie au large de la Mauritanie : une pirogue chavire, des corps rejetés par la mer, dont des Sénégalais parmi les victimes
SENTV : Encore un drame sur la route migratoire de l’Atlantique. Une embarcation transportant une centaine de migrants en partance pour les îles Canaries a fait naufrage dans la matinée du mercredi 27 août 2025, au large des côtes mauritaniennes, à proximité de la localité de Tanit, située au nord-ouest de Nouakchott. Le bilan est lourd : seuls 17 survivants ont pu être secourus, tandis que plusieurs corps sans vie ont été rejetés par la mer.
Selon les informations recueillies auprès de sources sécuritaires mauritaniennes et humanitaires locales, la pirogue avait quitté les côtes gambiennes quelques jours plus tôt, avec à son bord des migrants originaires de divers pays d’Afrique de l’Ouest, notamment du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée.
Identification partielle des victimes
La mer a rejeté plusieurs corps sur les plages de la zone du naufrage, et les opérations de récupération menées par les gardes-côtes mauritaniens se poursuivent. Dans une vidéo amateur filmée par des ressortissants sénégalais établis en Mauritanie – et authentifiée par Dakaractu – une carte d’identité nationale sénégalaise a été retrouvée sur l’un des corps. Le document porte le nom de Mame Bara Ndiaye, originaire de Touba, Guédé Bousso.
Des papiers personnels retrouvés sur la dépouille contenaient également des numéros de téléphone de membres de sa famille, ce qui a permis une première identification. D’autres nationalités pourraient être confirmées dans les heures à venir, au fur et à mesure de l’avancement des opérations.
Une route migratoire mortelle
Ce nouveau naufrage vient alourdir le bilan déjà dramatique de la route Atlantique, l’un des itinéraires migratoires les plus dangereux au monde. Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 5 000 personnes ont péri ou disparu en tentant de rejoindre les Canaries par la mer en 2023, un chiffre en nette hausse comparé aux années précédentes.
Malgré les risques connus, les départs depuis les côtes du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée continuent, motivés par la pauvreté, le chômage, l’instabilité sociale ou encore l’espoir d’un avenir meilleur en Europe. Les trafiquants exploitent cette détresse en organisant des traversées souvent hasardeuses à bord d’embarcations surchargées et vétustes.
Les autorités appelées à réagir
À Dakar, la nouvelle du naufrage a provoqué une vive émotion, en particulier à Touba, d’où serait originaire l’une des victimes identifiées. Des appels à une réponse urgente de l’État sénégalais se multiplient sur les réseaux sociaux et dans la société civile, pour mieux encadrer les jeunes candidats à l’émigration et lutter contre les réseaux de passeurs.
Les autorités mauritaniennes, de leur côté, poursuivent les recherches pour tenter de retrouver d’éventuels survivants. La coopération régionale en matière de sauvetage en mer, déjà mise à rude épreuve, montre une nouvelle fois ses limites face à l’ampleur de la crise migratoire.


La rédaction de la SENTV.info