SENTV : Le procès très suivi d’Azoura et Kaïré, deux figures bien connues des réseaux sociaux, s’est poursuivi ce mercredi devant le Tribunal de grande instance de Dakar. Accusés d’injures publiques à l’encontre de l’ancien président Macky Sall et de plusieurs responsables du parti Alliance pour la République (APR), les deux prévenus devront encore patienter pour connaître leur sort judiciaire : le juge a mis l’affaire en délibéré au 4 juin prochain.
Libération provisoire refusée pour Kaïré, accordée pour Azoura
Au cours de l’audience, la défense de Kaïré a renouvelé sa demande de mise en liberté provisoire, invoquant notamment l’absence de risque de fuite et la volonté de se conformer à la procédure. Mais cette demande a été rejetée par le juge, qui a préféré maintenir l’activiste en détention jusqu’au prononcé du verdict.
En revanche, Azoura, déjà bénéficiaire d’une liberté provisoire accordée antérieurement, a quitté le tribunal libre, dans l’attente de la décision finale.
Des peines de prison ferme requises par le parquet
Le ministère public a requis à l’encontre des deux prévenus une peine de six mois d’emprisonnement, dont trois mois fermes, estimant que les faits reprochés sont établis. Selon l’accusation, les propos tenus par les mis en cause sur diverses plateformes numériques portaient atteinte à l’honneur et à la dignité d’anciens hauts responsables de l’État, notamment l’ex-chef de l’État Macky Sall.
Les avocats de la défense, de leur côté, ont plaidé la liberté d’expression, contestant la qualification pénale des faits. Ils dénoncent un procès « politique », destiné selon eux à museler la parole critique dans l’espace public.
Une affaire symbolique à fort écho médiatique
Ce dossier, devenu emblématique des tensions entre liberté d’expression et protection des personnalités publiques, divise l’opinion sénégalaise. Tandis que certains y voient une volonté de faire respecter les limites du débat démocratique, d’autres y perçoivent une tentative de criminaliser les voix dissidentes dans un climat post-électoral encore chargé.
Le verdict attendu le 4 juin pourrait constituer un signal fort sur la place accordée à la critique dans le nouvel environnement politique sénégalais, sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye.
La rédaction de la SENTV.info