Trump-Musk : duel explosif autour d’une loi budgétaire, les anciens alliés se déchirent

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SENTV : Ce qui fut autrefois une alliance stratégique entre deux figures majeures du paysage politique et économique américain s’est brutalement fissuré. Donald Trump, actuel président des États-Unis, et Elon Musk, PDG de Tesla et patron de la plateforme X (anciennement Twitter), se sont livrés à une passe d’armes virulente au sujet d’un projet de loi budgétaire controversé, voté en urgence à la Chambre des représentants.

Un texte central du programme trumpiste

Le projet de loi, qualifié par Donald Trump de « grande et belle réforme » budgétaire, vise à consolider la discipline fiscale en réduisant certains crédits fédéraux tout en augmentant les investissements dans le secteur de la défense et des infrastructures énergétiques traditionnelles. Mais cette orientation politique heurte frontalement les ambitions de Musk, fervent défenseur de l’innovation technologique et des énergies renouvelables.

C’est dans ce contexte que l’homme d’affaires sud-africain a pris publiquement position contre le texte, le qualifiant de « véritable abomination budgétaire » dans une série de publications sur X. Loin de ménager l’administration Trump, Musk a dénoncé une législation « opaque, précipitée, et toxique pour l’avenir économique du pays ».

La riposte cinglante de Trump

Jeudi 5 juin, lors d’un point presse à la Maison-Blanche aux côtés du chancelier allemand Friedrich Merz, le président Trump n’a pas tardé à répondre. Visiblement irrité, il a fustigé une « trahison politique » de la part de celui qu’il considérait encore récemment comme un « partenaire stratégique dans la reconstruction industrielle du pays ».

« Elon et moi avions une excellente relation. Je ne sais pas si ça sera encore le cas. Je suis très déçu. Il connaissait cette loi, il en a même approuvé des parties avant de retourner sa veste », a déclaré Donald Trump, accusant le milliardaire de jouer un double jeu pour des raisons personnelles.

Musk contre-attaque

Elon Musk, qui avait jusqu’à récemment collaboré avec l’administration Trump dans un rôle officieux de conseiller sur les réformes structurelles, a tenu à rétablir sa version des faits. Dans une réponse lapidaire sur X, il a affirmé : « Je n’ai jamais eu accès au contenu final de cette loi. Elle a été votée en catimini, sans consultation. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la politique de couloir. »

Musk nie également tout lien entre ses critiques et la réduction récente de crédits pour les véhicules électriques. Il accuse Trump d’ingratitude, rappelant que son soutien aux candidats républicains aurait été décisif lors des élections de mi-mandat et dans la consolidation de la majorité au Sénat.

Des conséquences économiques et politiques

Le différend n’a pas tardé à se répercuter sur les marchés. À Wall Street, Tesla a accusé une chute de près de 7 % en clôture, signe que les tensions entre les deux hommes influencent désormais la confiance des investisseurs.

Par ailleurs, ce bras de fer intervient dans un climat de tension généralisée autour des dépenses publiques, alors que le Congrès peine à équilibrer réduction du déficit et relance de l’économie. Le projet de loi est actuellement en débat au Sénat, où son avenir reste incertain, en partie à cause de la mobilisation lancée par Musk. Utilisant sa plateforme X, il a appelé ses abonnés à interpeller directement leurs représentants avec le mot d’ordre : « Tuez le projet de loi », empruntant le ton percutant d’une campagne virale.

Cette querelle Trump-Musk marque peut-être la fin d’un pacte tacite entre la Silicon Valley et la droite populiste américaine. Elle illustre aussi les fractures internes du camp conservateur, tiraillé entre orthodoxie budgétaire, nationalisme industriel et impératifs écologiques. À moins d’un improbable rétropédalage, la rupture semble consommée.

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