Un pacte d’avenir sous l’égide de la mémoire : le Sénégal rend hommage à Amadou Mahtar Mbow

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SENTV : Le pays s’est donné rendez-vous ce mardi au Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD) pour un hommage national empreint de gravité et d’espérance à l’égard de Amadou Mahtar Mbow, ancien ministre sénégalais, pionnier du panafricanisme et premier Africain à diriger UNESCO. Plusieurs dizaines d’autorités nationales, des représentants internationaux et la famille du défunt se sont réunis pour célébrer sa mémoire, tout en entériner la promesse d’un nouvel engagement national.

Entre hommage et héritage

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris la parole devant l’assemblée et a qualifié Mbow de « porte-étendard des peuples privés de voix et de reconnaissance ». Il a assuré que sa Nation exprimait « sa profonde gratitude » et rappelé que le nom d’Amadou Mahtar Mbow était désormais « élevé au rang des immortels » via la dénomination de l’université portant son nom. Ces propos résonnent comme un symbole : honorer Mbow, c’est aussi poser les jalons d’une « éducation-liberté », d’une « culture souveraine » et d’une Afrique capable de s’affirmer dans le concert mondial.

Le chef de l’État a insisté sur le fait que cette cérémonie n’était pas simplement un acte de commémoration, mais la mise en œuvre d’un projet de société : « Ce qui nous réunit transcende une cérémonie d’hommage dédiée à un homme », a-t-il déclaré. Ainsi, le souvenir de Mbow devient un « acte de conscience collective », invitant le Sénégal à faire de l’éducation, de la culture et de la souveraineté intellectuelle les piliers de son engagement national.

Dans l’esprit de l’ancien patron de l’UNESCO, l’école n’est pas un simple instrument de reproduction mais le moteur d’un renouveau civilisationnel. Le président Faye a réaffirmé que l’éducation « n’est pas une dépense, mais le viatique de toute prospérité durable ». Il a annoncé la mise en œuvre de la « stratégie numérique pour l’éducation 2025-2029 » et de l’initiative « NITHÉ » (Nouvelle Initiative pour une Transformation Humaniste de l’Éducation), visant à faire du Sénégal un producteur de savoirs, ancré dans ses réalités socioculturelles, et connecté aux technologies mondiales.

Un point d’attache majeur de cette vision reste la valorisation des savoirs endogènes : l’État s’engage à faire des « daaras » (écoles coraniques) non un vestige nostalgique mais un pilier de l’articulation entre tradition et modernité numérique. La rencontre du président Faye avec le directeur de la Fondation Amadou Mahtar Mbow pour les Savoirs Endogènes, en amont de la cérémonie, illustre cette volonté de redonner à ces espaces de transmission leur rôle dans le futur éducatif national.

L’hommage ne s’adresse pas seulement aux générations passées : il interpelle directement les jeunes Sénégalais et Africains. « Notre destin n’est inscrit dans aucune fatalité », a lancé le président, incitant la jeunesse à porter cet héritage moral, intellectuel et civique. C’est un appel à l’action, à s’engager dans le travail, le savoir et la dignité, à l’image de l’homme que l’on célèbre.

La rédaction de la SENTV.info

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