Un retour sans escorte politique — L’absence remarquée des hauts responsables à l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye de Luanda

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SENTV : De retour hier à Dakar après deux jours passés à Luanda à l’occasion du 7ᵉ sommet Union européenne–Union africaine (UE–UA), le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a été accueilli exclusivement par le protocole militaire à l’aéroport, sans la présence d’aucune personnalité politique, un accueil pour le moins inhabituel.

Selon le quotidien cité par plusieurs médias, « ni le Premier ministre Ousmane Sonko, ni le directeur de cabinet de la présidence n’étaient présents », ce qui rompt avec le rituel classique entourant le retour d’un chef d’État.

Un symbole lourd de sens

Dans le contexte politique actuel, cet accueil dépouillé pourrait être interprété comme un signal fort — voulu ou non — d’un malaise ou d’un éloignement institutionnel entre le président et le reste de l’appareil exécutif. Un tel silence protocolaire — alors que le voyage concernait un sommet international important — ne manque pas d’alimenter les interrogations sur la cohésion interne du pouvoir.

Certains analystes y voient déjà une « mise au jour visuelle d’un déséquilibre » au sommet de l’État — ce retour à Dakar, sans escorte politique, pouvant renforcer l’idée d’un isolement du président.

Quelle lecture politique ?

Plusieurs hypothèses émergent : un simple oubli protocolaire serait peu probable — d’autant que les usages républicains donnent généralement lieu à un accueil solennel. Ainsi, ce silence pourrait traduire :

  • un avertissement discret de certains acteurs du gouvernement ;

  • une mise à distance temporaire, voire un début de brouille entre le président et des membres clés de l’exécutif ;

  • une volonté de la présidence de marquer symboliquement sa « rupture » institutionnelle, peut-être en lien avec des décisions récentes prises en conseil des ministres.

Aucune déclaration officielle — ni de la présidence, ni du gouvernement — n’a encore justifié cette absence d’accueil politique. Pour les Sénégalais, cette image de solitude sur le tarmac risque de peser dans l’opinion, à un moment où l’unité gouvernementale demeure scrutée.

Si d’autres signaux de distance ou d’isolement institutionnel se confirment dans les jours à venir, ce retour « sans escorte » pourrait être analysé comme le déclencheur ou le révélateur d’un repositionnement politique majeur.

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