Invité dernièrement à l’émission Sortie sur Walf Tv, Bougane Gueye Dani, récitant, apparemment mal, ce que ses conseillers en com’ lui ont dicté, avait déclaré que Valdiodio Ndiaye avait 25 ans quand il prononçait son célèbre discours face au général Charles de Gaulle.
Dans ces colonnes, j’avais attiré son attention sur cette erreur, qui est en réalité le reflet d’une incurable inculture. Interrogé par Pape Cheikh Sylla cette semaine, il a persisté dans l’ignorance en maintenant que l’ex-ministre de l’Intérieur avait 25 ans en 1958. Voici un homme qui veut incarner le destin d’un pays dont il ne maitrise pas l’histoire. Pour que nul n’en ignore, l’ancien compagnon de Mamadou Dia est né en 1923. N’en faites pas un détail ! Le diable est dans le détail. Nous ne réussirions mieux à la prochaine élection qu’en pensant aux prochaines générations. De telles stars fabriquées par la presse people préparent notre jeunesse à la médiocrité. Ousmane Tanor Dieng n’a pas tout à fait tort de dire qu’il y a des « aventuriers » qui veulent diriger le Sénégal. « La politique est la saine appréciation des réalités », avertissait Félix Houphouët-Boigny. Sékou Touré a dirigé la Guinée avec un niveau de Cm2, mais sa profonde culture des grands enjeux géopolitiques et économiques, irriguée de son parcours syndical et de sa clairvoyante conscience nationaliste et panafricaniste, prédisposait l’Eléphant à assumer les hautes charges. Certes ce n’est pas une affaire de diplôme, mais on n’accède pas à la tête d’un pays la tête vide.
« Boppou néen kén douko yane réw » !
Thierno Diop
