Violences au sud du Mali : la Côte d’Ivoire fait face à des arrivées inédites de réfugiés Maliens
SENTV : Le gouvernement ivoirien a annoncé, jeudi 13 novembre, un renforcement du dispositif sécuritaire à sa frontière nord, en réponse à un afflux qualifié « d’inhabituel » de réfugiés maliens fuyant les attaques de groupes armés terroristes dans le sud du Mali.
Réuni en session extraordinaire, le Conseil national de sécurité (CNS) a indiqué avoir « été informé de plusieurs flux inhabituels de réfugiés en provenance du Mali », selon un communiqué officiel. Les autorités attribuent ces déplacements massifs à des violences perpétrées contre des civils dans plusieurs localités maliennes proches de la frontière ivoirienne.
Face à cette situation, le CNS a ordonné l’enregistrement systématique des demandeurs d’asile et demandé au chef d’état-major général des Armées de « prendre les mesures adéquates pour renforcer la sécurité aux frontières nord ». L’objectif : prévenir tout risque d’infiltration et garantir une gestion sécurisée de l’accueil humanitaire.
Cette décision intervient alors que la Côte d’Ivoire héberge déjà près de 90 000 réfugiés burkinabè, ayant fui les violences des groupes jihadistes et des milices supplétives opérant dans le nord et l’est du Burkina Faso. L’arrivée récente de centaines de Maliens met davantage sous tension une zone frontalière déjà fragile.
Selon les informations issues des services sécuritaires, les mouvements de populations se multiplient dans le sud du Mali depuis septembre, période marquée par un durcissement des actions du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Ce groupe impose notamment un embargo sur le carburant destiné à Bamako, ciblant les camions-citernes en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire — deux axes logistiques essentiels pour l’approvisionnement malien.
Plusieurs véhicules ont été incendiés ces dernières semaines, et des chauffeurs routiers ainsi que des soldats maliens ont perdu la vie dans des attaques menées aux abords de la frontière ivoirienne, accentuant les tensions sécuritaires.
Les autorités ivoiriennes affirment suivre la situation « avec la plus grande attention » et assurent que les réfugiés seront pris en charge conformément aux engagements internationaux du pays. Toutefois, la montée des violences dans le sud du Mali fait craindre une dégradation persistante susceptible d’alourdir encore la pression migratoire.
Le gouvernement a réitéré son engagement à garantir la sécurité du territoire tout en assurant une réponse humanitaire adaptée face à cet afflux soudain.
La rédaction de la SENTV.info
