SENTV : Ce mardi 14 octobre marque l’ouverture officielle de la session ordinaire unique à l’Assemblée nationale. Pourtant, une promesse phare du président de l’institution, El Malick Ndiaye, reste en suspens : la livraison des nouveaux véhicules destinés aux députés. Annoncés comme « imminents » à la fin du mois de juin, ces véhicules se font toujours attendre, plus de trois mois après la date avancée.
Dans son édition de ce lundi, le quotidien Les Échos relance la question qui fâche : « Où sont les voitures des députés ? » Une interrogation qui ravive une controverse ancienne sur l’opportunité même de cette dépense dans un contexte de rigueur budgétaire et de fortes attentes sociales.
Une promesse faite sous pression
Peu après son élection à la tête du perchoir en avril 2024, El Malick Ndiaye avait confirmé la reconduction du traditionnel parc automobile destiné aux députés, tout en promettant plus de transparence dans le processus d’acquisition. Alors que des voix s’élevaient, tant dans l’opposition que dans la majorité, pour critiquer la pertinence d’un tel privilège, le président de l’Assemblée s’était voulu rassurant : les véhicules seraient livrés dans les délais, sans surfacturation, et dans le strict respect des procédures.
Or, le 30 juin, date avancée pour la livraison des voitures, est désormais loin derrière. Aucune explication officielle n’a été fournie depuis, laissant place à un malaise palpable au sein de l’hémicycle.
Une affaire de symbole
Au-delà de la question matérielle, c’est surtout une affaire de cohérence politique et de symbole qui se joue. L’absence de ces véhicules pose une double problématique : celle du respect des engagements pris publiquement, et celle de la gestion des ressources dans un contexte d’efforts demandés aux citoyens. Pour rappel, le gouvernement prône depuis plusieurs mois une rationalisation des dépenses publiques et a suspendu de nombreux projets en raison de contraintes budgétaires.
« Comment peut-on exiger des sacrifices des populations tout en maintenant des avantages aussi coûteux et symboliquement lourds ? », s’interroge un député de la majorité, sous couvert d’anonymat.
Le silence embarrassé du perchoir
À ce jour, aucune communication officielle n’a été faite pour expliquer les raisons de ce retard. Ni sur le processus d’attribution des marchés, ni sur d’éventuels obstacles administratifs ou budgétaires. Ce silence alimente les spéculations et fragilise l’image d’un président de l’Assemblée qui s’était engagé à incarner une gouvernance de rupture.
Alors que les députés reprennent le chemin de l’hémicycle ce mardi sans les voitures promises, la question demeure entière : cette promesse sera-t-elle tenue avant la fin de l’année ? Ou devra-t-elle rejoindre la longue liste des engagements politiques restés lettre morte ?
La rédaction de la SENTV.info