Yenne : Meurtre présumé de Khady Fall – Une tentative de dissimulation qui relance le débat sur les féminicides au Sénégal

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SENTV : Un nouveau drame conjugal secoue la commune de Yenne, dans la région de Dakar. Khady Fall, âgée d’une trentaine d’années et mère de deux enfants en bas âge, est décédée dans des circonstances jugées suspectes. Son époux, O. Nd., est actuellement en garde à vue, soupçonné d’homicide volontaire avec tentative de maquillage de scène de crime. Son frère, présent sur les lieux au moment des faits, a également été interpellé pour faux témoignage.

Les événements remontent au dimanche 8 juin. Selon les premières déclarations du mari, sa femme aurait été victime d’un accident impliquant une moto de type Jakarta, dont le conducteur aurait pris la fuite. Plutôt que de prévenir les secours, O. Nd. affirme avoir transporté sa conjointe blessée à leur domicile. Une version contestée par les proches de la défunte, qui ont rapidement alerté les forces de l’ordre et exigé une autopsie.

Le rapport médical est sans appel : les lésions internes constatées, ainsi que des marques de sévices corporels, sont incompatibles avec un simple accident de la route. L’autopsie évoque des signes de torture, reléguant au second plan la version initiale livrée par le suspect. La brigade territoriale de Yenne a donc procédé à l’arrestation de l’époux, tout comme de son frère, accusé d’avoir dissimulé des éléments clés de l’affaire.

Des témoignages recueillis par les enquêteurs, notamment celui de l’oncle de la défunte, révèlent que Khady Fall vivait sous l’emprise de violences conjugales récurrentes, qu’elle n’avait jamais osé dénoncer. Le silence de la victime, partagé par nombre de femmes dans des situations similaires, met en lumière l’ampleur du phénomène et le manque de dispositifs de protection réellement accessibles.

La défunte a été inhumée à Kaffrine, sa ville d’origine, laissant derrière elle deux enfants de 3 et 6 ans.

Ce drame survient dans un contexte national de forte mobilisation contre les violences faites aux femmes. Le 31 mai dernier, des centaines de femmes ont défilé dans les rues de Dakar pour dénoncer la recrudescence des féminicides et exiger des mesures urgentes, allant de l’adoption d’une loi spécifique à la création de centres d’accueil pour victimes.

L’affaire Khady Fall s’ajoute à une liste macabre devenue insupportable pour la société civile sénégalaise. Associations féministes, avocats et défenseurs des droits humains réclament une réaction à la hauteur de l’urgence. La ministre de la Justice, interpellée à plusieurs reprises, est attendue sur des annonces concrètes dans les prochains jours.

La rédaction de la SENTV.info 

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