Zahra Iyane Thiam alerte après la dégradation de la note du Sénégal : « Gouvernance par la peur, climat des affaires menacé »
SENTV : La dégradation récente de la note souveraine du Sénégal par l’agence de notation Moody’s continue de faire réagir la classe politique. Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre de la Microfinance et membre influente du mouvement « Nouvelle Responsabilité » dirigé par l’ex-Premier ministre Amadou Bâ, a vivement critiqué l’actuelle gestion du pays dans une publication diffusée ce week-end sur ses réseaux sociaux.
« Jamais le Sénégal n’a connu une telle dégradation », déclare-t-elle en référence à la note « Caa1 avec perspective négative » attribuée par Moody’s, une évaluation qui reflète une perception accrue du risque de défaut de paiement et des incertitudes économiques persistantes.
Dans son analyse, Zahra Iyane Thiam estime que cette situation est le reflet d’un climat d’instabilité politique et institutionnelle, nourri par « une gouvernance par la peur et des arrestations ciblées » qui, selon elle, ébranlent la confiance des investisseurs et partenaires techniques et financiers du Sénégal.
L’opposante considère que Moody’s n’a fait que « tirer la sonnette d’alarme », dans un contexte où l’environnement des affaires, autrefois salué pour sa stabilité, semble désormais menacé par l’incertitude politique et la tension sociale. Elle appelle à un changement urgent de cap et à un retour à une gouvernance inclusive, transparente et respectueuse des règles démocratiques.
Cette sortie intervient alors que plusieurs voix de l’opposition, mais aussi de la société civile, s’inquiètent de l’impact de la dégradation de la note souveraine sur l’accès du Sénégal aux marchés financiers internationaux, à l’heure où le pays fait face à une dette publique croissante et à des besoins importants de financement pour soutenir son développement.
Pour rappel, Moody’s a justifié sa décision par la détérioration du profil de crédit du Sénégal, notamment en raison de tensions budgétaires, d’un accès réduit au financement extérieur, et d’une incertitude accrue sur les politiques économiques. Cette dégradation intervient dans un contexte de transition politique tendu, marqué par un nouveau pouvoir confronté à de nombreuses attentes sociales et à une pression internationale croissante en matière de gouvernance et de transparence.
La rédaction de la SENTV.info