SENTV : Un fait divers glaçant survenu dans la nuit du 5 au 6 août à Saly, station balnéaire prisée du littoral sénégalais, relance le débat sur l’insécurité grandissante dans les zones touristiques du pays. À la résidence Les Diamantines, des individus lourdement armés ont perpétré une attaque d’une rare violence, marquée par un viol collectif, des agressions physiques sur une fillette et un vol de grande ampleur.
Face à ce drame, Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR-Les Leaders et ancien député à l’Assemblée nationale, monte au créneau. Dans une tribune publiée ce mercredi, il alerte sur une « dérive sécuritaire qui menace directement l’attractivité du Sénégal en tant que destination touristique et pèse lourdement sur la stabilité locale ».
« Saly n’est plus un cas isolé »
Pour Thierno Bocoum, les événements de Saly ne relèvent plus de l’exceptionnel : « Ce qui s’est passé à Saly n’est plus un cas isolé, mais le symptôme d’une insécurité croissante dans les zones touristiques », écrit-il. Selon lui, des localités telles que Mbour, Warang, Thiès, ou encore Ngaparou sont désormais le théâtre d’opérations criminelles structurées. Les témoignages font état de bandes armées opérant en pleine nuit, parfois pendant des heures, ciblant hôtels, campements et résidences privées, sans réelle intervention rapide des forces de l’ordre.
Ces attaques, note l’ancien parlementaire, « nourrissent un sentiment d’impunité » et provoquent une onde de choc : « désaffection touristique, désengagement des investisseurs, ralentissement économique local et altération de l’image du Sénégal à l’international ».
Tourisme, économie, paix sociale : un triptyque en péril
Le Sénégal, qui accueille en moyenne près de 1,5 million de touristes par an, mise fortement sur ce secteur comme levier de croissance économique. Des stations comme Saly-Portudal, la Petite Côte ou encore Cap Skirring figurent parmi les vitrines du pays. Pourtant, l’augmentation des actes de criminalité dans ces zones remet en cause leur attractivité et leur sécurité.
« Le Sénégal ne peut prétendre être une destination fiable si l’insécurité devient la norme », affirme Bocoum. Il souligne que les impacts vont bien au-delà du tourisme : les communautés locales sont touchées dans leur quotidien. Des habitants désormais contraints de mettre en place des rondes de surveillance, dormant par rotation, et parfois même tentés de recourir à une justice parallèle.
Un appel à une réponse d’État
Face à cette situation, Thierno Bocoum propose un plan d’action structuré :
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Mise en place de brigades spécialisées dans les zones touristiques
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Installation de caméras de surveillance aux points sensibles
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Patrouilles mixtes régulières (forces de sécurité + acteurs communautaires)
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Renforcement des dispositifs d’alerte (numéros d’urgence opérationnels)
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Obligation légale de sécurisation pour les établissements touristiques
« L’État doit agir vite, fermement et durablement. Sans sécurité, il n’y a ni tourisme, ni croissance, ni cohésion sociale », martèle-t-il.
La rédaction de la SENTV.info