Aminata Touré plaide pour une CEDEAO des peuples à l’occasion des 50 ans de la communauté
SENTV : À l’occasion du cinquantenaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une conférence régionale de haut niveau s’est tenue à Dakar, ce mercredi, à l’initiative du Africajom Center, dirigé par le défenseur des droits humains Alioune Tine. Parmi les figures marquantes de cette rencontre figurait Aminata Touré, ancienne Première ministre du Sénégal, connue pour son engagement pour la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique.
Aux côtés de personnalités telles que le Professeur Abdoulaye Bathily, envoyé spécial du président de la République, et de Mamadou Lamine Loum, ancien chef du gouvernement sénégalais, Mme Touré a rappelé les fondements historiques et les ambitions économiques de l’organisation sous-régionale.
Dans son intervention, Aminata Touré a souligné le poids démographique et économique de la CEDEAO, qui regroupe 456 millions d’habitants et générait en 2020 un produit intérieur brut cumulé de 686 milliards de dollars, selon les données officielles de la Banque mondiale.
Malgré ce potentiel, elle a pointé du doigt les nombreux défis à relever : instabilités politiques récurrentes, montée des régimes militaires, crises sécuritaires, faible intégration économique et, surtout, persistance de la pauvreté dans plusieurs pays membres.
« Il est temps que la CEDEAO devienne la communauté des peuples et non seulement celle des États », a-t-elle déclaré, insistant sur l’urgence d’ancrer les droits humains, la justice sociale et la participation citoyenne au cœur des priorités communautaires.
Cette conférence, qui s’inscrit dans une série d’initiatives marquant les 50 ans de la CEDEAO (créée en mai 1975 à Lagos), a été également l’occasion de débattre des récents coups d’État dans la région, du retrait de certains pays membres comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et du rôle que peut jouer la société civile dans la refondation démocratique de la sous-région.
Pour Aminata Touré, « la CEDEAO doit tirer les leçons de ses faiblesses institutionnelles et renforcer ses mécanismes de prévention des crises et de gouvernance démocratique ». Elle a également salué le rôle croissant des jeunes et des femmes dans les dynamiques politiques locales, appelant à leur inclusion active dans la définition des futures orientations régionales.
L’événement a réuni diplomates, chercheurs, représentants de la société civile et jeunes leaders, dans une volonté commune de repenser les fondements de l’intégration régionale. Un accent particulier a été mis sur les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et sur la nécessité d’une CEDEAO plus unie pour faire face aux défis globaux : changement climatique, migrations, terrorisme et dépendance économique.
La rédaction de la SENTRV.info



