SENTV : Vendredi 28 novembre 2025, l’hémicycle de Assemblée nationale a été le théâtre d’un face-à-face tendu mais déterminant entre le Premier ministre Ousmane Sonko et les députés, réunis pour une session de « questions d’actualité » visant à exercer le contrôle parlementaire sur l’action gouvernementale.
La convocation de cette session faisait suite à un communiqué officiel du Bureau de l’Assemblée, qui a mis en œuvre l’article 104 du règlement intérieur, soulignant la nécessité d’interpeller l’exécutif sur plusieurs dossiers sensibles.
Ce rendez-vous parlementaire intervient dans un contexte marqué par des attentes fortes de l’opinion publique et des tensions au sein de la majorité — notamment entre partisans et opposants de certaines réformes, ainsi que des inquiétudes sur la gouvernance et l’équilibre institutionnel.
Les temps forts des interventions de Ousmane Sonko
Sur la justice : Interpellé sur la lenteur des dossiers de reddition des comptes, Sonko a insisté sur la séparation des pouvoirs. « L’exécutif assure son rôle sans s’ingérer dans la justice », a-t-il affirmé, tout en assurant que l’État a le devoir de veiller au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire.
Sur la scène internationale : À propos du récent coup d’État en Guinée-Bissau, le chef du gouvernement a dénoncé une « combine », appelant au respect du processus électoral et à la libération des personnes arrêtées, tout en taclant certaines institutions régionales.
Relations avec la présidentielle : Dans un contexte de rumeurs sur des divergences entre lui et Bassirou Diomaye Faye, Sonko a défendu « la cohérence et l’entente » entre l’exécutif et le chef de l’État, affirmant que le besoin de « clarification » était désormais dépassé.
Sur les dossiers brûlants du moment : Le Premier ministre a annoncé des suites dans le dossier du programme agricole emblématique PRODAC. « Des personnes sont actuellement convoquées », a-t-il déclaré, promettant des révélations à venir.
L’opposition parlementaire — membres non-inscrits et députés du groupe Takku Wallu Sénégal — avait annoncé un boycott de la séance, dénonçant ce qu’ils jugent être un exercice de communication plutôt qu’un vrai débat démocratique. Ils critiquent notamment une répartition du temps de parole et une limitation des sujets.
Malgré cela, la majorité et le gouvernement ont poursuivi, arguant que ces séances sont nécessaires pour la transparence et le fonctionnement normal des institutions.
Cette sortie de Sonko à l’Assemblée nationale apparaît comme un test de crédibilité. En assumant haut et fort ses positions — sur la justice, la gouvernance, les affaires internationales et le PRODAC —, il cherche à rassurer ses alliés tout en marquant sa ligne politique.
Mais le boycott de l’opposition et le scepticisme d’une partie de l’opinion démontrent qu’il reste un défi majeur à relever : convaincre que ces engagements ne sont pas de simples promesses, mais des actes tangibles.