Bourses étudiantes : Cheikh Diba met en lumière les véritables causes des tensions universitaires
SENTV : La question du paiement des bourses continue de secouer les campus sénégalais, plongeant plusieurs universités dans un climat de tension. À l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), les derniers jours ont été rythmés par des affrontements récurrents entre étudiants et forces de l’ordre, conséquence directe d’un mouvement de protestation réclamant le versement des allocations estudiantines.
Interpellé ce mardi à l’Assemblée nationale, le ministre du Budget, Cheikh Diba, a tenu à clarifier la position de l’État. Selon lui, la crise des bourses ne résulte aucunement d’un manque de ressources financières. « La problématique de la bourse des étudiants, ce n’est pas un problème budgétaire. Les bourses du mois de novembre sont payées. Vous pouvez vérifier. Au moment où je vous parle, 24 000 étudiants ont déjà perçu leurs bourses », a-t-il affirmé devant les députés.
Cheikh Diba renvoie plutôt la source du blocage à des défaillances plus profondes touchant le système de l’enseignement supérieur. « Il y a des problèmes et ces problèmes transcendent les étudiants. C’est un problème de l’environnement de l’enseignement supérieur. Et il faut qu’on l’adresse. Nous payons des bourses sur 16 mois, alors qu’une année c’est 12 mois », a-t-il souligné, appelant à une réforme structurelle du dispositif d’attribution et de calendrier des bourses.
Le ministre a également révélé l’ampleur des engagements financiers consentis par l’État pour soutenir les étudiants. « Jusqu’au 1er décembre, nous avons déjà décaissé 104 milliards de francs CFA pour le paiement des bourses, et l’année n’est pas encore terminée puisqu’il nous reste le mois de décembre », a-t-il précisé.
Il invite ainsi à « apprécier à leur juste mesure les efforts consentis dans un contexte économique particulièrement difficile ».
En attendant une éventuelle révision du système, les tensions persistent dans les universités. Les organisations estudiantines maintiennent la pression et réclament un paiement intégral, régulier et transparent des bourses, tandis que les autorités appellent au calme et au dialogue pour éviter une paralysie prolongée du secteur de l’enseignement supérieur.
