UCAD sous tension : la CNDH appelle à l’apaisement et mise sur le dialogue pour désamorcer la crise
SENTV : La Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal (CNDH) a exprimé, ce mercredi 3 décembre 2025, sa « profonde préoccupation » devant les violents affrontements qui secouent l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) depuis plusieurs jours. Dans un communiqué ferme, l’institution alerte sur la gravité des perturbations et sur leurs conséquences directes sur l’environnement académique.
Les heurts entre étudiants et forces de l’ordre, parfois particulièrement tendus, ont réveillé les inquiétudes quant à la protection des droits fondamentaux et à la sauvegarde d’un espace universitaire déjà fragilisé par des crises récurrentes.
Pour la CNDH, l’université doit rester « un espace dédié à l’enseignement, à la recherche et à la réflexion », et non un champ d’affrontements.
L’institution appelle l’ensemble des acteurs — étudiants, autorités universitaires, enseignants, personnel administratif, autorités étatiques — à privilégier la retenue et à éviter toute escalade.
Elle rappelle que son mandat repose sur la prévention, l’alerte et la défense des droits humains, et que la résolution durable des crises universitaires ne peut venir que d’un dialogue inclusif et constructif.
La CNDH insiste : seule la concertation permet de résoudre durablement les différends tout en respectant les droits et devoirs de chacun.
L’institution recommande notamment :
aux autorités compétentes, d’adopter des méthodes pacifiques dans la gestion des revendications étudiantes, en garantissant l’intégrité physique et morale des apprenants ainsi que leurs libertés fondamentales ;
aux étudiants, d’exprimer leurs revendications dans un cadre strictement pacifique et conforme aux lois.
Cet équilibre, estime-t-elle, est indispensable pour préserver un environnement éducatif sain.
La Commission rappelle également que le droit à l’éducation, reconnu comme un droit fondamental, ne peut s’exercer que dans un climat serein, sécurisé et respectueux de la dignité humaine.
Les tensions persistantes, les interruptions de cours et les interventions policières répétées compromettent directement ce droit, alerte-t-elle.
Face à la crise, la CNDH dit réaffirmer sa disponibilité totale à soutenir toute initiative de médiation, d’écoute ou de concertation capable de ramener rapidement la paix au sein de l’UCAD.
Elle conclut en renouvelant son engagement à œuvrer pour « une université apaisée, inclusive et ouverte au dialogue », dans l’espoir de mettre fin à une situation qui menace à la fois la stabilité du campus et la continuité pédagogique.
