SENTV : La commune de Ndioum a amorcé un changement profond dans la gestion des cérémonies familiales. À l’issue d’une rencontre élargie organisée hier, les imams, chefs coutumiers et représentants communautaires ont adopté une série de mesures visant à mettre fin à l’escalade des dépenses observée lors des mariages et événements sociaux.
Réunis dans un cadre de concertation exceptionnel, les responsables religieux ont dénoncé des pratiques qui, selon eux, « mettent à genoux des familles déjà fragilisées par la cherté de la vie ». La dot, souvent source de surenchères, est désormais plafonnée entre 50 000 et 100 000 FCFA, une décision saluée par de nombreux participants, notamment les groupements féminins.
L’attachement désormais obligatoire à la mosquée
Autre décision forte : le mariage religieux se tiendra exclusivement à la mosquée, conformément à la volonté des imams de recentrer la cérémonie autour de son caractère spirituel. Cette mesure s’accompagne d’une interdiction formelle des buffets et collations improvisés à la suite de la cérémonie. Les traditionnels beignets, boissons et plateaux de restauration sont remplacés par une simple distribution de biscuits et de bonbons, présentée comme un geste de sobriété et de respect de la tradition prophétique.
Les guides religieux ont également tranché sur une pratique récente, très répandue dans la région : le “endtime”, une mise en beauté onéreuse réalisée par les nouvelles mariées. La suppression de cette tendance vise, là encore, à alléger les dépenses familiales et à décourager toute forme de compétition ostentatoire.
Des règles étendues aux cérémonies funéraires
La réflexion n’a pas seulement porté sur les mariages. Les funérailles ont également été au cœur des échanges. Désormais, la famille endeuillée ne préparera plus de repas durant les trois jours suivant le décès. Les voisins seront chargés de fournir la nourriture, une manière de restaurer l’esprit d’entraide communautaire et de soulager les familles en pleine épreuve.
Porte-parole de la rencontre, Fodé Ndiaye a rappelé la finalité de ces décisions : « Ramener la communauté à la simplicité, à la solidarité et à la modération recommandées par notre tradition ». Selon lui, ces nouvelles règles sont le fruit d’un consensus mûrement réfléchi, né d’un constat partagé : les dépenses liées aux cérémonies familiales sont devenues disproportionnées et socialement pesantes.
Pour assurer l’efficacité de ces mesures, un dispositif de sensibilisation et de suivi sera mis en place. Les imams, chefs de quartiers et responsables associatifs seront chargés de veiller à leur vulgarisation et à leur application progressive.
Une adhésion attendue de toute la population
Les guides religieux appellent désormais l’ensemble des habitants de Ndioum à s’approprier ces nouvelles orientations. Leur succès dépendra, disent-ils, de la capacité collective à privilégier la solidarité plutôt que la démonstration sociale.
Ces résolutions, adoptées dans un contexte de tensions économiques croissantes, pourraient inspirer d’autres localités confrontées aux mêmes dérives dans l’organisation des fêtes familiales.