SENTV : L’audition de Bougar Diouf, président de l’Union des panafricains du Sénégal (UPS), devant les enquêteurs de la Sûreté urbaine (SU) de Dakar, a livré un épisode pour le moins singulier. Convoqué ce mercredi dans le cadre de la plainte déposée par le maire de Dakar, Abass Fall, l’acteur politique est ressorti libre après plusieurs heures d’interrogatoire.
Selon les informations rapportées par Libération, Bougar Diouf aurait répété à plus de quinze reprises la même phrase face aux policiers :
« Je ne peux pas répondre à cette question car le sieur Abass Fall a visé mon état civil alors que le texte émane d’une entité légalement constituée. »
Cette réponse mécanique aurait été opposée à la plupart des questions des enquêteurs.
Au cœur du différend : un communiqué titré « Abass Fall : du passé douteux à l’institut BEM à la gestion de la mairie de Dakar », dans lequel l’édile de Dakar, également cadre de Pastef, est décrit sous un jour défavorable. C’est ce texte qui a motivé la plainte du maire, qui estime avoir été diffamé.
Bougar Diouf, pour sa part, nie toute responsabilité personnelle. Il soutient que le document incriminé n’a pas été signé en son nom mais au nom de son parti, l’UPS. Il affirme également que la publication s’inscrivait dans un contexte politique tendu, en soutien à Abdourahmane Diouf, membre de la coalition « Diomaye Président », et régulièrement pris pour cible par Ousmane Sonko et certains militants de Pastef.
La décision de laisser Bougar Diouf rentrer chez lui a immédiatement suscité la réaction d’Abass Fall. Dans une déclaration virulente, le maire de Dakar a dénoncé :
« Bougar est libre après avoir gravement porté atteinte à notre honorabilité. Cette main derrière sa libération doit avoir honte. Protéger le Président est devenu un passe-droit pour insulter et diffamer sans raison et s’en tirer. C’est ce Sénégal que nous avions vendu aux Sénégalais ? Quelle honte ! »
L’affaire, désormais entre les mains de la justice, continue d’alimenter les tensions entre camps politiques, dans un climat déjà chargé de rivalités internes et de batailles de communication.