SENTV : Trois mois après le lancement officiel du Plan de redressement économique et social (PRES), les premières retombées chiffrées confirment un tournant majeur dans la politique fiscale sénégalaise. La mise en œuvre du volet fiscal, entrée en vigueur au début du mois d’octobre, a permis de hisser les recettes de l’État à 303,5 milliards de FCFA, soit une hausse notable de 9 % par rapport à septembre 2025 et de 16 % comparée à octobre 2024.
Ce premier résultat est attribué à la montée en charge des nouvelles mesures fiscales prévues par le PRES. Parmi les leviers les plus productifs figurent :
la taxation renforcée des jeux d’argent,
l’alourdissement de la fiscalité sur le tabac et les boissons alcoolisées,
les taxes applicables aux smartphones,
la contribution liée aux paiements en numéraire, désormais davantage encadrés.
Ces dispositions, destinées à améliorer la mobilisation des ressources internes, constituent l’un des piliers de la réforme voulue par les autorités.
Des prévisions optimistes pour la fin d’année
Les projections établies par le ministère des Finances laissent entrevoir une accélération des performances fiscales sur les derniers mois de 2025. Les recettes devraient ainsi enregistrer une hausse globale de plus de 24 % entre novembre-décembre 2025 et la même période en 2024.
L’objectif affiché est clair : consolider la capacité de financement interne de l’État et réduire progressivement les dépendances extérieures.
Sonko insiste sur la souveraineté économique
Lors de la réunion du 20 novembre du comité de pilotage du PRES, le Premier ministre Ousmane Sonko a rappelé les ambitions du programme : réorientation de l’économie, souveraineté renforcée et équité sociale.
Selon lui, les premiers résultats confirment que la stratégie permettra de répondre plus efficacement aux attentes des populations grâce à :
une meilleure mobilisation des ressources domestiques,
une rationalisation des dépenses publiques,
une réforme structurelle en profondeur de l’appareil d’État.
Rien que sur l’année, ces réformes devraient générer 130 milliards de FCFA d’économies et de recettes supplémentaires.
Les projections établies sur la période 2025-2028 annoncent des retombées considérables : plus de 5 600 milliards de FCFA de ressources nouvelles espérées.
Ces montants proviendraient principalement de :
2 111 milliards de FCFA de ressources domestiques additionnelles,
1 091 milliards de FCFA issus du recyclage d’actifs,
50 milliards de FCFA provenant de la réduction de la taille de l’État,
1 352 milliards de FCFA générés par le financement endogène hors endettement.
Si la prudence demeure de mise, la tendance observée en octobre marque une rupture : l’État montre sa capacité à redresser rapidement ses revenus grâce à une stratégie plus ferme et plus ciblée. Les prochains mois permettront de mesurer si cette dynamique peut s’inscrire durablement dans le calendrier économique fixé par l’Agenda 2025.