Coalition Diomaye Président–PASTEF : les premières zones de turbulence d’une alliance au pouvoir

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SENTV : Quelques mois après son accession aux responsabilités, la coalition Diomaye Président–PASTEF fait face à ses premiers défis internes et politiques. Porteuse d’un immense espoir populaire lors de la présidentielle, cette alliance, bâtie dans l’urgence et la solidarité militante, est désormais confrontée aux réalités complexes de l’exercice du pouvoir.

L’un des principaux problèmes évoqués par des observateurs politiques réside dans la gestion de la cohabitation entre la coalition électorale et le parti Pastef, colonne vertébrale du projet. Si Pastef demeure la force politique dominante, la coalition regroupe également des mouvements et sensibilités diverses, parfois aux intérêts et aux priorités divergentes. Cette hétérogénéité complique la coordination de l’action politique et la prise de décisions stratégiques.

Sur le plan institutionnel, la répartition des responsabilités suscite également des interrogations. Certains alliés de la coalition estiment être insuffisamment associés aux processus décisionnels, tandis que d’autres appellent à une clarification des rôles entre le parti Pastef et les structures de la coalition, afin d’éviter les chevauchements et les frustrations.

À cela s’ajoute la pression des attentes populaires. Élus sur un discours de rupture, de transparence et de justice sociale, le président Bassirou Diomaye Faye et ses alliés sont scrutés de près par une base militante exigeante. Toute lenteur dans la mise en œuvre des réformes annoncées — qu’il s’agisse de la baisse du coût de la vie, de la lutte contre la corruption ou de la réforme de la gouvernance — alimente critiques et impatience, y compris au sein de la coalition.

Le poids politique de Pastef, incarné par son leader Ousmane Sonko, constitue par ailleurs un enjeu d’équilibre. Si cette influence est perçue par les partisans comme un gage de cohérence idéologique, elle soulève chez certains acteurs politiques et analystes la question de l’autonomie du président et de la collégialité au sommet de l’État.

Malgré ces difficultés, les responsables de la coalition affichent une volonté de préserver l’unité et de privilégier le dialogue interne. Des cadres de Pastef et de la coalition reconnaissent l’existence de “réglages nécessaires”, tout en soulignant que ces tensions sont inhérentes à toute alliance arrivée au pouvoir après une longue phase d’opposition.

La capacité de la Coalition Diomaye Président–PASTEF à surmonter ces problèmes internes, à structurer durablement sa gouvernance et à répondre concrètement aux attentes sociales constituera un test décisif pour la crédibilité et la longévité de ce projet politique, présenté comme une alternative majeure dans l’histoire politique récente du Sénégal.

 

 

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