AVC au Sénégal : une urgence de santé publique encore sous-estimée

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SENTV : L’accident vasculaire cérébral (AVC) s’impose progressivement comme l’une des principales causes de décès et de handicap au Sénégal. Longtemps perçu comme une maladie touchant surtout les pays industrialisés, l’AVC frappe aujourd’hui toutes les couches de la population sénégalaise, avec une inquiétante progression chez les adultes jeunes.

Selon les professionnels de la santé, l’AVC survient lorsqu’un vaisseau sanguin du cerveau est soit obstrué (AVC ischémique), soit rompu (AVC hémorragique), privant ainsi une partie du cerveau d’oxygène. Les conséquences sont souvent lourdes : paralysies, troubles de la parole, pertes de mémoire, voire décès lorsque la prise en charge n’est pas rapide.

Au Sénégal, plusieurs facteurs de risque favorisent la survenue des AVC. L’hypertension artérielle, souvent mal dépistée ou mal suivie, demeure la cause principale. À cela s’ajoutent le diabète, le tabagisme, la sédentarité, l’alcoolisme, l’obésité et une alimentation riche en sel et en graisses. Les spécialistes alertent également sur l’impact du stress et du manque de suivi médical régulier.

Le principal défi reste la prise en charge précoce. De nombreux patients arrivent tardivement dans les structures sanitaires, parfois plusieurs heures, voire plusieurs jours après l’apparition des premiers symptômes. Or, dans le cas d’un AVC, chaque minute compte. La faiblesse soudaine d’un côté du corps, la déformation de la bouche, la difficulté à parler ou la perte brutale de vision doivent conduire à une consultation médicale immédiate.

Malgré les efforts consentis par les autorités sanitaires, notamment dans les grands centres hospitaliers, l’accès aux soins spécialisés reste inégal, surtout en zones rurales. Le manque d’unités neurovasculaires, le coût des examens et la rééducation post-AVC constituent encore des obstacles majeurs pour de nombreuses familles.

Face à cette situation, les médecins insistent sur la prévention, considérée comme l’arme la plus efficace. Le contrôle régulier de la tension artérielle, une alimentation équilibrée, l’activité physique, l’arrêt du tabac et un suivi médical adéquat peuvent réduire considérablement le risque.

Au Sénégal, l’AVC n’est plus une fatalité silencieuse. Il s’agit désormais d’un enjeu majeur de santé publique, qui appelle à une mobilisation collective : pouvoirs publics, professionnels de santé et citoyens, pour mieux prévenir, reconnaître et traiter cette maladie aux conséquences souvent irréversibles.

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