Budget 2026 : Cheikh Diba justifie l’augmentation de 35 milliards FCFA allouée à l’Emploi et à la Formation
SENTV : Devant les députés, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a apporté des éclairages détaillés sur la hausse de 34,94 milliards de francs CFA du budget du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et technique pour l’exercice 2026, une progression qu’il présente comme l’expression d’une orientation stratégique assumée du gouvernement en faveur des secteurs jugés prioritaires.
Selon le rapport de la commission des finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale, cité par le ministre, cette augmentation, bien que significative, « demeure insuffisante au regard des besoins ». Cheikh Diba a toutefois insisté sur le fait que les autorités sont pleinement conscientes des défis et s’emploient à cibler efficacement les ressources disponibles.
Pour 2026, le projet de budget du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et technique est arrêté à 148,54 milliards de FCFA en autorisations d’engagement et 129,26 milliards de FCFA en crédits de paiement. Le ministre a tenu à préciser que cette hausse ne saurait être attribuée uniquement au transfert du programme Emploi, auparavant rattaché au ministère du Travail.
« Ce programme ne représente qu’environ 7,9 milliards de FCFA, couvrant la Direction de l’Emploi et l’ANPEJ, alors que l’augmentation globale atteint près de 34 milliards », a-t-il expliqué. La principale source de progression du budget réside, selon lui, dans la création de six nouveaux chapitres, financés par des ressources extérieures, pour un montant global de 28,8 milliards de FCFA.
Le budget 2026 intègre par ailleurs plusieurs projets inscrits dans l’Agenda national de transformation, ainsi que des dépenses jugées stratégiques. Parmi elles figurent le recrutement de 300 formateurs, pour un coût estimé à 578 millions de FCFA, et le projet d’appui au développement des compétences et de l’entrepreneuriat des jeunes, doté de 3,17 milliards de FCFA.
Abordant le Projet d’employabilité des jeunes pour l’apprentissage non formel (PEJA), Cheikh Diba a rappelé que ce programme a été arrêté dans le cadre de la restructuration du portefeuille de projets de la Banque mondiale, en raison d’un faible niveau d’exécution, alors même que 19 millions de dollars restaient disponibles.
Le ministre s’est néanmoins dit confiant quant à la capacité du département de l’Emploi à s’aligner sur la nouvelle vision stratégique, tout en respectant les exigences liées à la maturation des projets. Il a également rectifié les chiffres relatifs à l’exécution budgétaire, indiquant que le taux présenté est sous-estimé de 30 points, du fait de la non-prise en compte des dépenses de personnel. « Le taux réel d’exécution, basé sur l’ordonnancement, s’élève à 80,4 % », a-t-il précisé.
Concernant le projet de construction de six lycées professionnels en agriculture et agroalimentaire, Cheikh Diba a reconnu que les 3,1 milliards de FCFA inscrits restent insuffisants pour un démarrage complet des travaux. Il a annoncé qu’un réaménagement budgétaire en 2026 permettra de réaffecter les crédits non consommés vers les projets les plus avancés.
Enfin, le ministre a indiqué son intention de proposer des séances de renforcement de capacités à l’intention des parlementaires, afin de leur permettre une meilleure lecture et analyse des documents budgétaires, dans un souci de transparence et d’efficacité du contrôle parlementaire.