Crise mondiale : l’économie sénégalaise tient le choc !

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SENTV : En dépit des chocs exogènes, d’une hausse de l’inflation (5,5 %) et d’un déficit qui se creuse à 6,2 %, l’économie sénégalaise fait preuve de résilience, juge le Fmi à l’issue d’une Mission qui a séjourné à Dakar du 5 au 17 mai. La croissance est projetée à 5 % contre 5,5 % initialement prévue.

L’économie sénégalaise reste dynamique et les perspectives favorables. Ce, en dépit de la flambée des cours mondiaux des produits pétroliers et des denrées alimentaires ainsi que du ralentissement de l’activité économique chez les principaux partenaires commerciaux du Sénégal en raison de la guerre en Ukraine et des sanctions de la Cedeao contre le Mali. C’est la conclusion d’une Mission du Fonds monétaire international (Fmi) qui a séjourné au Sénégal du 5 au 17 mai 2022. Elle a achevé, hier, à Dakar, la 5ème revue du programme appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique (Icpe) et la 2ème revue de l’accord de confirmation et de l’accord au titre de la facilité de crédit de confirmation.

Gemayel Edward, Chef de Mission du Fmi pour le Sénégal, affirme que les résultats sont mitigés. « Tous les critères de réalisation à fin décembre 2021 ont été respectés à une exception et un des trois objectifs indicatifs a été atteint. Les recettes fiscales ont été inférieures à l’objectif fixé par le programme en raison de la mise en œuvre limitée du train de mesures fiscales adopté dans la première loi de finances rectificative de 2021 », déclare-t-il.

La croissance économique devrait, elle, se situer à environ 5 % en 2022, soit un demi-point de pourcentage de moins que les prévisions initiales. L’inflation devrait atteindre 5,5 % du Pib cette année, tirée principalement par la hausse du prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

En revanche, la dette du Sénégal est « soutenable », selon Gemayel Edward. Mais, il encourage les autorités à mettre en œuvre leur programme de réformes avec détermination afin de poser les fondations d’une croissance vigoureuse et résiliente. La Mission du Fmi préconise une politique budgétaire ancrée sur un équilibrage crédible fondé sur l’augmentation des recettes et axé sur l’objectif d’un déficit de 3 % du Pib d’ici à 2024, conformément aux critères de convergence de l’Uemoa. M. Edward soutient que la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme dans le cadre de la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme est essentielle, de même que des mesures destinées à limiter les subventions aux carburants qui doivent s’accompagner d’une protection des groupes vulnérables.

Le déficit se creuse à 6,2 %

La loi de finances rectificative pour l’année 2022 a intégré de nouvelles dépenses liées aux subventions à l’énergie, aux denrées alimentaires, à l’augmentation des salaires de la Fonction publique, aux transferts monétaires aux couches vulnérables. Ces nouvelles dépenses devraient creuser le déficit en le portant à 6,2 % du Pib contre 4,8 % du Pib initialement prévu dans le budget. Il convient également de « corriger des faiblesses de longue date », notamment celles du cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Compte tenu de la réduction de l’espace budgétaire et de l’augmentation de la dette publique, il est capital, de l’avis de Gemayel Edward, de veiller à une meilleure allocation des subventions en vue de pouvoir continuer à orienter les ressources publiques vers des secteurs prioritaires, tels que la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et les infrastructures.

La Mission du Fmi salue le programme de réformes structurelles des autorités. Toutefois, elle convient d’accélérer sa mise en œuvre et d’améliorer davantage le climat des affaires par la réduction de la proportion de contrats de marchés publics conclus sans mise en concurrence qui continue de dépasser le plafond du programme. « Les services du Fmi soulignent l’importance de limiter une telle pratique pour garantir un meilleur rapport qualité-prix dans les dépenses publiques et salue l’engagement des autorités à revoir le Code des marchés publics afin de réduire le nombre de contrats de marchés publics conclus sans mise en concurrence », affirme M. Edward.

La Mission du Fmi encourage également les autorités sénégalaises à parachever le cadre budgétaire pour la gestion des recettes issues du pétrole et du gaz, en amont de la préparation du budget 2023, et à communiquer les projections de recettes en toute transparence.

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