Dissolution de l’OFNAC : le Bureau de l’Assemblée convoqué, le sort de Serigne Bassirou Guèye en suspens
SENTV : Un tournant institutionnel se dessine à l’Assemblée nationale. Le Bureau parlementaire est convoqué ce mercredi 6 août 2025, à 11h00, pour une réunion cruciale dans la salle Marie Joséphine Mboup du nouveau bâtiment de l’Hémicycle. En toile de fond : l’avenir de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) et de son président, le magistrat Serigne Bassirou Guèye, nommé en août 2022.
Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, engagé dans une vaste réforme de la gouvernance publique, envisage ni plus ni moins que la dissolution de l’OFNAC, organe emblématique créé en 2012 sous le magistère de Macky Sall, à la suite du rapport de la CNRI (Commission nationale de réforme des institutions).
Une session extraordinaire en gestation
Selon les informations obtenues par L’Observateur, la réunion de mercredi — officiellement convoquée « à titre d’information » — pourrait déclencher la tenue d’une session parlementaire extraordinaire. Objectif : faire examiner en urgence quatre projets de loi adoptés en Conseil des ministres le 30 juillet dernier, relatifs à la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Parmi ces textes figure le projet de loi portant modification — voire suppression — de l’OFNAC. Cette institution, pourtant dotée d’un mandat d’enquête et de prévention, est aujourd’hui remise en question par l’Exécutif, qui lui reproche son inefficacité perçue et son absence d’impact tangible sur les pratiques de corruption au sein de l’administration.
Une réforme au cœur d’une stratégie politique plus large
Le sort de Serigne Bassirou Guèye, ancien Procureur de la République et figure controversée du système judiciaire sénégalais, semble désormais scellé. Son positionnement à la tête de l’OFNAC est perçu par certains proches du pouvoir comme héritier d’un dispositif de contrôle jugé obsolète et peu transparent.
La réforme proposée s’inscrit dans un ensemble plus large de mesures visant à rebâtir la confiance entre l’État et les citoyens. Les autres textes prévoient notamment :
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Un projet de loi sur la déclaration de patrimoine des agents publics ;
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Un texte garantissant la protection des lanceurs d’alerte ;
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Une loi sur l’accès à l’information publique, attendue depuis plus d’une décennie.
Un calendrier parlementaire accéléré
La convocation du Bureau de l’Assemblée nationale hors session ordinaire — alors que la prochaine est prévue en octobre — indique la volonté claire du gouvernement d’imprimer un rythme rapide à ses réformes. Si la session extraordinaire est actée, elle sera limitée à 15 jours, conformément à l’article 74 du Règlement intérieur de l’Assemblée, et clôturée une fois l’ordre du jour épuisé.
Les regards sont donc tournés vers le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, dont la convocation est le premier signal concret d’une recomposition institutionnelle à venir, avec des implications importantes pour la lutte contre la corruption au Sénégal.
La rédaction de la SENTV.info