Drame à Ngor : Trois personnes déférées après l’effondrement d’un immeuble, l’enquête révèle de graves manquements

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SENTV : L’effondrement tragique d’un immeuble R+5 survenu à Ngor continue de faire des vagues. Trois personnes ont été déférées au parquet dans le cadre de l’enquête menée par la gendarmerie, a appris Libération. Il s’agit de l’entrepreneur Pape Malick Fall, ainsi que de Mamadou Dieng et Cheikh Niang, tous poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui, homicides involontaires et blessures involontaires.

Le drame, qui a coûté la vie à deux hommes – Mamadou Ba et Malick Mouhamed Senouciet causé d’importants dégâts matériels, est survenu dans des circonstances révélatrices d’un manque flagrant de rigueur et de respect des normes de sécurité sur les chantiers.

Excavation illégale et imprudences graves

Selon les éléments de l’enquête rendus publics, P. M. Fall aurait lancé des travaux d’excavation sur un terrain adjacent, appartenant à un certain M. Lô, sans aucune mesure de sécurité appropriée. Ces travaux, réalisés sans surveillance technique qualifiée ni étude préalable du sol, ont affecté la structure porteuse de l’immeuble voisin, entraînant des fissures puis l’effondrement partiel du bâtiment.

Des signaux d’alerte avaient pourtant émergé. La veille du drame, une habitante, Penda Cissé, a remarqué des fissures inhabituelles dans son logement, situé au troisième étage. Le matin du 12 mai, une technicienne de surface a également lancé l’alerte après avoir constaté une aggravation visible des dommages. Plusieurs occupants ont tenté de fuir les lieux dans la panique, mais trois personnes se trouvaient encore à l’intérieur lorsque le bâtiment s’est effondré.

Deux morts, un survivant sous les décombres

Les secours, mobilisés rapidement, sont parvenus à extraire vivant Pape Malick Fall, grièvement blessé. Il a pu indiquer la présence de ses deux collaborateurs encore ensevelis. Les corps sans vie de Mamadou Ba et Malick Mouhamed Senouci ont été retrouvés quelques heures plus tard sous les gravats. L’effondrement a également causé des dommages à un entrepôt appartenant à l’ambassade du Canada et à un supermarché situé au rez-de-chaussée.

Responsabilités établies

Les conclusions des enquêteurs sont sans appel : les travaux entrepris par Fall ont été menés en violation manifeste des normes de sécurité, avec absence de permis de construire ou de terrassement en bonne et due forme. La gendarmerie, appuyée par des experts du génie civil, a déterminé que ces manquements sont à l’origine directe de l’effondrement.

À l’issue de leur garde à vue, les trois mis en cause ont été présentés au procureur, qui décidera des suites judiciaires à donner. Cette affaire relance le débat sur le contrôle des constructions dans les zones urbaines sensibles, alors que plusieurs effondrements similaires ont été recensés à Dakar ces dernières années.

La rédaction de la SENTV.info

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