Explosions mystérieuses au large de Dakar : le pétrolier Mersin au cœur d’un possible acte de sabotage

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SENTV : Le pétrolier Mersin, immobilisé depuis plusieurs jours au large de Dakar, reste au centre d’une affaire aux contours de plus en plus inquiétants. Dans la nuit du 27 novembre, vers 23 h 45, quatre explosions à caractère externe ont secoué le navire, provoquant une brèche et une infiltration d’eau de mer dans la salle des machines, selon des informations rapportées par l’AFP.

Batteur pavillon panaméen mais exploité par l’armateur turc Besiktas, le Mersin transportait près de 39 000 tonnes de gazole lorsqu’il a émis un signal de détresse. L’équipage — composé majoritairement de marins turcs — a été évacué sans qu’aucun blessé ne soit enregistré. Grâce à une intervention rapide, la situation a été stabilisée à bord, évitant un embrasement ou un dommage structurel immédiat.

Les autorités sénégalaises ont immédiatement déclenché un dispositif de sécurité d’envergure. Une large zone de protection a été établie autour du navire, complétée par un barrage antipollution et une surveillance maritime permanente. L’objectif est clair : empêcher toute fuite de carburant susceptible de provoquer une catastrophe écologique dans les eaux sénégalaises.

Le haut commandement du port autonome de Dakar, cité par l’AFP, a salué la promptitude des équipes d’intervention, tout en exhortant l’armateur à accélérer les opérations de consolidation pour garantir la stabilité du tanker. Si aucun déversement n’a été constaté pour l’heure, la menace d’une pollution demeure bien réelle tant que le navire n’aura pas été définitivement sécurisé.

Un élément continue toutefois d’alimenter les spéculations : l’itinéraire du Mersin. Avant son arrivée à Dakar, le pétrolier avait appareillé depuis le port russe de Taman, situé sur le détroit de Kertch, un passage hautement stratégique reliant la Russie à la Crimée annexée. Cette zone est régulièrement associée à la « flotte fantôme », ces navires qui opèrent en marge des circuits officiels pour contourner les sanctions sur les produits pétroliers russes.

La combinaison de plusieurs facteurs — explosions externes, provenance sensible, cargaison importante — soulève désormais la piste du sabotage. Aucune hypothèse n’est officiellement privilégiée, mais les enquêteurs s’intéressent de près à cette thèse, jugée plausible par plusieurs spécialistes interrogés par l’AFP.

En attendant les conclusions définitives, le Mersin reste immobilisé à une dizaine de kilomètres au large de Dakar, sous surveillance renforcée. Les autorités sénégalaises, très vigilantes, espèrent éviter un double scénario catastrophe : une pollution massive et une crise diplomatique autour d’un navire déjà considéré comme sensible.

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